Sixième livraison de la série « Discours sur la littérature » publiée par le CNL, le journal de bord de Jean Portante est une livraison hybride, qui a néanmoins des qualités.
On avait sur ce site évoqué la (trop) grande concision du discours de Ian De Toffoli, et voilà que la contribution de Jean Portante prend la forme d’un journal de bord rédigé pendant une résidence d’auteur à Scy-Chazelles… en octobre 2017. Évacuons donc la critique tout de suite : ces lignes n’ont vraisemblablement pas été rédigées spécifiquement pour les besoins de la série « Discours sur la littérature » et, si elles en abordent le sujet, constituent plutôt une publication de texte déjà disponible pour un besoin éditorial donné.
Cela dit, on lit avec plaisir la prose de Jean Portante sur le nomadisme linguistique et littéraire, son désir constant d’Italie, et on trouve – par moments – de véritables indications sur son processus d’écriture. Ainsi ce passage plutôt édifiant sur l’art de l’incipit, la première phrase : l’auteur l’aborde en poète, en l’écrivant pour lui et puis en la supprimant si nécessaire, pour qu’on ne puisse à la lecture penser qu’il étale une maîtrise ostentatoire. La plume est fluide, érudite comme à l’accoutumée en convoquant l’étymologie et l’histoire, dans une quarantaine de pages finalement agréables à parcourir.
Disponible dans les librairies ou sur le site du CNL.