Les semaines qui marquent le passage à la nouvelle année sont souvent l’occasion de sorties de films familiaux et pleins de bons sentiments. « Au bout des doigts » n’est pas une exception.
C’est un conte (de Noël, période oblige) classique, au fond, que celui du jeune de banlieue qui trouve sa voie hors de la délinquance par une activité artistique. On a même envie d’y croire, d’autant que le jeune Jules Benchetrit ne s’en sort pas mal et que la musique originale un rien banale est rehaussée par Bach, Brahms ou Rachmaninov.
C’est d’ailleurs le Deuxième Concerto pour piano de ce dernier qui est mis en valeur, puisque le protagoniste le travaille pour un grand concours international. Mais c’est aussi là que le bât blesse : quiconque connaît un peu la musique et le fonctionnement de son enseignement ne peut croire une seconde à cette histoire de rédemption par le classique, évidemment. Et quiconque connaît un peu le cinéma décode plusieurs plans à l’avance les ficelles du scénario. La réalisation est probablement taillée pour un succès sur TF1 (qui produit le film), mais vraiment trop juste pour une sortie en salles. L’histoire d’amour avec une jeune violoncelliste noire sonne faux (les touches d’un piano sont noires et blanches, vous suivez ?), le personnage de Lambert Wilson en directeur de conservatoire qui cherche son fils perdu à travers un protégé est déjà vu et la professeure sévère mais juste de Kristin Scott Thomas tout autant… Bref, ne reste que le plaisir musical épisodique et le sentiment de feel-good-movie à la guimauve en période de fêtes. C’est tout de même très très juste.
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