… et pourrait faire dérailler la transition vers les énergies renouvelables, en rendant les centrales à charbon éligibles pour des subventions jusqu’à au moins 2026. Telle est la conclusion que Greenpeace tire du paquet de propositions de législation publié par la Commission européenne ce mercredi. Tara Connolly, chargée de campagne « énergie » à Greenpeace European Unit, déclare à ce sujet : « Ces lois préliminaires sont conçues pour les fournisseurs d’électricité polluants, non pas pour les citoyens européens. Non seulement la Commission est en train de mettre un frein au développement des énergies renouvelables, mais elle veut aussi laisser les gouvernements distribuer du cash à presque toutes les centrales à charbon en Europe pour au moins une décennie encore. » Cela pourrait réduire non seulement la capacité de l’UE à respecter ses engagements climatiques de Paris, mais aussi le potentiel des citoyens comme producteurs d’énergie renouvelable. Un récent rapport commandé par Greenpeace avait cependant montré que plus de 112 millions de « citoyens-énergie » pourraient satisfaire 19 % de la demande d’électricité en Europe d’ici 2030. D’ici 2050, plus de 264 millions d’Européens, soit la moitié de tous les citoyens de l’UE, pourraient même satisfaire jusqu’à 45 % de la demande d’électricité en Europe. La Commission propose aussi d’abandonner une règle existante qui oblige le réseau électrique à donner la priorité à l’énergie renouvelable sur celle des centrales à charbon et nucléaires polluantes. Il faut s’attendre à ce que ces mesures bloquent de nouveaux investissements dans les renouvelables. Le député européen vert Claude Turmes a réagi aussi : « Nouveau cas de promesse non tenue : ce paquet législatif aurait dû amorcer la transition énergétique de l’UE en stimulant davantage le développement des énergies renouvelables et en améliorant substantiellement notre efficacité énergétique. » Mais face au manque de vision de Juncker et de sa Commission, il faudrait maintenant que le Parlement et les gouvernements intéressés à voir l’Europe en pointe sur les technologies vertes retravaillent en profondeur ce paquet législatif « pour redonner confiance aux investisseurs et réconcilier l’Europe de l’énergie avec les citoyens ». Le processus pour arriver à un accord avec le Parlement européen et les gouvernements nationaux sur les mesures législatives préliminaires devrait prendre au moins 18 mois. Les ministres de l’énergie de l’UE se réuniront une première fois le 5 décembre pour une discussion sur ces propositions.
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