En 2014, nos voisins belges ont lancé le projet « iPolice » devant implémenter l’intelligence artificielle dans le travail policier. Non sans lever des inquiétudes chez nos conservateurs.
C’est le duo de choc du CSV (Gilles Roth et Diane Adehm) qui s’y est collé pour poser la question au ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider. Mettant en avant que l’intelligence artificielle devrait aider la police dans tout ce qui est profiling, ciblage et détection de risques tout en rendant « le travail des fonctionnaires plus efficace », Roth et Adehm voulaient savoir si un projet similaire existait pour le Luxembourg, et sinon, si le ministre pense que l’intelligence artificielle « pourrait, du moins en partie, répondre au manque de ressources humaines au sein de la police ». Sans s’inquiéter le moins du monde des implications au niveau des droits de l’homme et de la vie privée.
Heureusement pour nous, Étienne Schneider prévoit bien de chercher des minerais exotiques sur des astéroïdes, mais pas encore de transformer le grand-duché en une dystopie digne du « Minority Report » imaginé par Philip K. Dick.
Schneider dit donc niet au Robocop, mais précise « qu’il existe une unité au sein de la Police grand-ducale, et plus spécifiquement au niveau du Service de police judiciaire, qui est quotidiennement en charge du volet de profiling, de ciblage et de détection des risques ». De plus la digitalisation des données sera accomplie en 2019 et sera consultable pour toutes les forces de police. Peu étonnant aussi qu’il nie que l’intelligence artificielle pourrait pallier un jour les problèmes de recrutement chez les flics. Bien de savoir que le ministre Schneider ne pense pas que ses troupes ont besoin d’ordinateurs pour penser à leur place.
D’ailleurs le projet belge, débuté en 2014 – et non pas récemment comme le prétendent les député-e-s CSV – ne devrait pas aboutir avant 2021 et coûter quelque 110 millions d’euros.