Suite logique de la perquisition menée il y a une dizaine de jours, le rédacteur en chef Jean-Claude Franck et le journaliste Claude Biver ont été interrogés séparément par la police judiciaire – confirmant l’unilatéralité de l’enquête.
On pouvait s’y attendre : après la perquisition « avortée » menée dans les bureaux de la radio socio-culturelle, les deux journalistes qui avaient révélé l’affaire « Chamberleak » ont eu rendez-vous à la police judiciaire. Accompagnés d’avocats, Jean-Claude Franck et Claude Biver ont été entendus à un jour d’intervalle par les enquêteurs de la police judiciaire.
Ces derniers ne se seraient pas tant intéressés à démasquer la source des fuites, mais plutôt à la méthodologie employée par les journalistes pour télécharger les documents en libre-service sur le site du parlement. Comme nous l’a confirmé Jean-Claude Franck, les policiers ont dû constater que les journalistes avaient utilisé le même programme de téléchargement – absolument légal et qui ne sert qu’à télécharger tous les documents en accès libre d’un site – que… la police judiciaire elle-même.
Ce qui plaide plutôt pour les journalistes, qui sont les seuls à avoir été entendus pour le moment. Alors qu’entendre le responsable du service informatique de la Chambre des députés ne nuirait certainement pas à l’enquête.
Une autre enquête a d’ailleurs été ouverte par la Commission nationale de la protection des données (CNPD) vers la mi-mai – jusqu’ici, on ignore dans quelle direction la commission dirige ses recherches.