Quand certaines personnes héritent des taches de rousseurs de mamie ou des oreilles décollées de papy, d’autres se voient gratifiés du talent musical et guitaristique de papa. Une grande chance, surtout quand papa se nomme Frank Zappa.
Pas facile de vivre avec le nom d’un parent célèbre, tous les jours la pression de devoir égaler le talent de ses géniteurs. Quand on s’appelle Zappa, le challenge à relever est de taille, mais quand on a la chance d’être aussi doué que Dweezil Zappa, progéniture du guitariste virtuose et ambassadeur du prog-rock Frank Zappa, la tâche s’avère un tant soit peu plus aisée.
Pour les personnes non-initiées : Frank Zappa, décédé en 1993, était un boulimique de travail ayant pondu près de soixante albums depuis ses débuts dans les années 60 avec son groupe Mothers of Invention. Sa musique entre free-jazz, rock progressif et touche humoristique a considérablement marqué son époque et laisse encore aujourd’hui une trace indélébile sur des formations telles que The Mars Volta ou bien encore les facétieux
Mr. Bungle.
Dweezil Zappa, lui, a commencé sa carrière en 1986 avec l’album « Havin‘ a Bad Day » où le jeune homme essaye de singer ses héros du heavy metal tels Eddie Van Halen et Steve Vai (qui joua d’ailleurs avec Frank Zappa à la fin de sa carrière). Il sort rapidement un deuxième album en 1988 intitulé « My Guitar Wants To Kill Your Mama », puis un autre nommé « Confessions » en 1991, avant de stopper net sa carrière solo. C’était pour se consacrer à la présentation d’émissions télé, et à la formation d’un groupe nommé Z avec son frère Ahmet au chant. Ils sortiront deux albums « Shampoohorn » et « Music For Pets ». Outre des qualités de musicien digne de papa, Dweezil cultive également le même sens de la dérision et de l’humour. Son retour en tant qu’artiste solo ne se fera qu’en 2000 avec l’album « Automatic ».
Après la sortie de cet album, Dweezil commence à réétudier son instrument, s’impose un changement de style et étudie la manière de jouer de son père. C’était sans doute déjà dans l’idée de sa prochaine aventure musicale, actuellement en cours, qui consiste à engager des musiciens ayant joué avec son père, tels que le guitariste virtuose Steve Vai, le batteur Terry Bozio et le flûtiste, saxophoniste et chanteur Napoleon Murphy Brochk. Pour reprendre l‘?uvre magistrale et monumentale de Frank Zappa, il faut sans aucun doute une audace à toute épreuve, un sens de la dérision prononcé et une habilité technique sans faille, tant la tâche se révèle compliquée. Mais il en faut plus pour intimider Dweezil qui relève le challenge haut la main, même si l’ombre de son père plane toujours au-dessus de lui.
Après avoir accueilli le cover band de Pink Floyd et les reformations de Queen et de Doors, la Rockhal continue sur sa lancée de résurrection des icônes du Rock au sein de son infrastructure gargantuesque, apte à recevoir des projets d’une telle envergure. Même si l‘?uvre de Zappa est moins facile d’approche que celle des artistes précités, ce concert sera sans aucun doute un pur moment de magie, de technique et de nostalgie.
Plus d’infos :
www.myspace.com/zappaplayszappa
www.rockhal.lu