Les nostalgiques des grandes Internationales du passé resteront sur leur faim : le parti de la gauche européenne ne propose ni d’idéologie, ni de stratégie uniformisées pour changer le monde. C’est ce qu’a rappelé le meeting précédant la réunion de son comité exécutif, le 23 septembre à la Maison du peuple d’Esch. Les interventions des représentant-e-s de plusieurs des 24 partis fédérés ont souligné les différences entre les situations nationales, la pluralité des sensibilités politiques, mais aussi la conviction qu’il fallait collaborer au niveau supranational. Serge Urbany, ex-député de « déi Lénk » a présenté la situation politique au Luxembourg. D’après lui, un petit pays comme le nôtre pourrait servir de laboratoire pour de nouvelles solidarités transfrontalières. Son appréciation des conflits sociaux luxembourgeois – « les attaques sur l’indexation des salaires concernent moins l’argent que sa valeur de symbole de régulation étatique » – contrastait fortement avec le compte-rendu de Yiannis Bournous : son pays, la Grèce, est soumis à une cure d’austérité de la pire espèce, avec le bradage des entreprises publiques et une montée du chômage. Dans certains pays européens, une protection sociale à la luxembourgeoise est un rêve lointain. Ainsi, le représentant portugais Miguel Portas a évoqué le combat – perdu – pour un salaire minimum à 500 euros, « un chiffre absurde pour un Luxembourgeois ». Pourtant, il a appelé à réfléchir à des mécanismes de solidarité européenne, permettant notamment une convergence des niveaux des retraites. La créativité de la Gauche européenne en matière de changement social ne se retrouve cependant pas en matière de transition écologique. Certes, les textes programmatiques l’évoquent, mais les idées « vertes » n’ont pas encore été intériorisées par les militant-e-s et les leaders « rouges ». Ainsi, les critiques écologistes contre le mot d’ordre de la croissance étaient présentées comme déplacées, et Miguel Portas a lourdement insisté qu’il fallait deux pour cent de croissance pour résorber le chômage – un ministre de l’économie social-démocrate ne l’aurait pas mieux dit.
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