(lc) – Pour son premier roman policier, le philosophe Jacques Steiwer frappe fort : « Du gâchis chez les Luxos » est une oeuvre de qualité qu’on n’avait pas encore vue chez les quelques « criminalistes » de la Luxemburgensia – même si le genre semble vraiment avoir le vent en poupe chez les éditeurs. Ce qui intéresse d’emblée dans le livre de Steiwer, c’est la construction de l’intrigue : comment du simple meurtre d’une prostituée ukrainienne il réussit à construire de fil en aiguille une affaire qui donne le vertige, tout en touchant presque toutes les sphères de la société luxembourgeoise. Un tableau des moeurs locales qui n’épargne pas la place financière, ni les milieux policiers dont l’amateurisme et la malhonnêteté est un des moteurs de l’enquête, menée par le commissaire Moulinart. Pourtant, une bonne partie du roman se passe à l’étranger où des forces obscures essaient de profiter de la discrétion luxembourgeoise pour mener à bien leurs opérations criminelles. Un bon début donc, qui ne souffre que d’un hic majeur : l’absence ou l’incompétence du lectorat de l’éditeur. Avec ses 445 pages, « Du gâchis chez les Luxos » en comporte une bonne centaine en trop qu’on aurait pu sacrifier en épargnant au lecteur de nombreuses redondances et des descriptions à répétitions. Et puis, si le style de l’auteur reste bien sûr très universitaire, prêter cette façon de parler à des personnages du demi-monde obscur des arrières salles des cabarets a certes un effet comique, mais peu crédible.
Paru aux éditions Phi
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