Alors que les combats dans l’est de l’Ukraine continuent de s’intensifier, Médecins sans frontières (MSF) demande instamment à toutes les parties au conflit de mettre fin aux bombardements d’hôpitaux et d’assurer un lieu de refuge sûr aux civils.
En réponse à la flambée de violence depuis mi-janvier, l’organisation renforce ses activités de soutien aux hôpitaux situés des deux côtés de la ligne de front. Dans les villes situées sur cette ligne, les civils sont pris au piège d’intenses affrontements et les médecins s’efforcent de prendre en charge l’afflux de blessés.
Les structures médicales continuent d’être bombardées, le personnel est contraint de fuir et des milliers de personnes n’ont plus accès aux soins. Au cours des deux dernières semaines, cinq structures médicales soutenues par MSF ont été endommagées ou détruites par des bombardements ou des tirs de roquettes.
Des hôpitaux bombardés
Le 29 janvier, une équipe médicale de MSF a visité Gorlovka, l’une des villes de la ligne de front les plus touchées par le conflit. Des milliers de civils qui n’étaient pas parvenus à fuir sont désormais pris en étau dans une ville dont la seule route d’accès est extrêmement dangereuse. L’équipe de MSF s’est rendue à l’hôpital n° 2, le principal centre de traumatologie, que l’organisation approvisionne depuis juin 2014. Au moment de la visite, plus de 100 patients se trouvaient dans le service de chirurgie. Le directeur adjoint de l’hôpital affirme recevoir entre 30 et 100 patients chaque jour, et ce alors que de nombreux médecins de l’hôpital sont partis. MSF a augmenté son soutien à cet hôpital.
A 40 kilomètres à l’est de Gorlovka, de lourds combats ont coupé l’accès par la route à la ville de Debaltseve, prenant au piège des milliers de personnes. La majorité du personnel a fui pour se mettre à l’abri suite à plusieurs bombardements de la structure.
MSF soutient l’approvisionnement de l’hôpital depuis septembre 2014. Le 31 janvier, ses équipes sont parvenues à y envoyer davantage de médicaments et de matériel médical. L’hôpital de Svitlodarsk, à proximité et également soutenu par MSF, a aussi été bombardé le 26 janvier et tous les membres du personnel sont partis.
Les hôpitaux de Debaltseve et de Svitlodarsk ne fonctionnant plus, les blessés affluent à 40 kilomètres de là, dans l’hôpital d’Artemovsk. C’est désormais le seul hôpital opérationnel de la zone. Au cours des deux dernières semaines, MSF a fourni suffisamment de matériel médical pour traiter 400 blessés ainsi que des médicaments.
Le 30 janvier, une équipe de MSF est retournée à l’hôpital de Marinka, à l’ouest de Donetsk, qu’elle avait approvisionné en matériel médical cinq jours plus tôt. Le lendemain de la livraison, l’hôpital a été touché par un bombardement et tout le personnel transféré dans une ville voisine. MSF a apporté un soutien à l’hôpital proche de Kurakhovo et va distribuer des biens de première nécessité à la population de Marinka et des alentours.
Au-delà des blessures
Depuis que les combats se sont intensifiés il y a deux semaines, les équipes de MSF ont renforcé leur soutien au personnel médical travaillant dans les zones les plus touchées des deux côtés de la ligne de front. En plus de l’assistance fournie à Gorlovka, Debaltsevo et Artemovsk, MSF a distribué le matériel médical nécessaire à la prise en charge des blessés dans des structures de santé de Konstantinovka, Krasny Luch, Kurakhovo, Luhansk, Mariupol, Popasnaya et Yenakijeve. De nombreux centres de santé n’ayant pas été approvisionnés en matériel médical depuis plus de six mois, MSF soutient également la prise en charge des patients souffrant de maladies chroniques en fournissant les traitements nécessaires. Les équipes ont aussi commencé à approvisionner plusieurs services de maternité pour garantir des accouchements sans risques.
Alors que le dixième mois du conflit commence, l’impact psychologique des combats sur la population est de plus en plus clair. Des équipes de psychologues MSF accompagnent toute personne affectée par les violences : déplacés, blessés, personnel médical, instituteurs, travailleurs sociaux, enfants et personnes âgées.