BONNES FEUILLES (3/6): Berlin ne répond pas

Dans cette troisième partie des bonnes feuilles du mémoire de thèse de Vincent Artuso, nous voyons comment les commissions luxembourgeoises s’étaient trompées en voulant troquer collaboration contre souveraineté.

Dernière révérence à la souveraine :
un concert de bienfaisance en
son honneur à la Place d’Armes.

Pour garantir l’avenir du pays et permettre qu’il se réforme en toute indépendance, il importait d’abord à Emile Reuter et Albert Wehrer de faire revenir le Reich sur sa déclaration de guerre. Le 5 juillet 1940, la Commission administrative adressa un mémorandum au gouvernement du Reich, qui rappelait les garanties que ce dernier avait données au Grand-Duché quant au respect de sa neutralité et soulignait les bons rapports qui avaient jusque-là prévalu avec l’administration militaire allemande. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (2/6): Adaptation

Dans la deuxième partie des bonnes feuilles extraites de la thèse de doctorat de Vincent Artuso sur l’histoire de la collaboration, nous nous penchons sur comment les responsables luxembourgeois ont voulu tirer les leçons de la victoire allemande.

Une des conséquences les plus directes de l’invasion allemande : les évacuations de la population – ici dans la ville de Luxembourg. Après cette période de remous, les ressentiments de la population se tassaient petit à petit – commence alors « l’époque sombre » de la collaboration qui n’est pas encore assez étudiée.
PHOTO : ©photothèque de la ville de Luxembourg_auteur Batty Fischer

A la fin de la campagne de France, la situation du Grand-Duché de Luxembourg était des plus défavorable. mehr lesen / lire plus

Bitter years, sweet crisis : Au-delà de l’amertume

Une exposition des années 1930 permet de s’interroger sur le photojournalisme, mais aussi sur les politiques en temps de crise.

Amertume, dignité, espoir.

En 2015, après l’élection d’un nouveau président, l’Union européenne décide de mettre fin aux politiques d’austérité. Face au désastre économique et social, elle adopte un ambitieux programme d’aide et de relance. Afin d’améliorer l’acceptation de ce programme, la toute nouvelle European Social Agency (ESA) envoie des reporters aux quatre coins du continent, afin de ramener des photos, des textes et des vidéos montrant la détresse des populations et les projets d’aide en cours.

Utopique ? Peut-être. Mais c’est à peu près comme cela que les choses se passent aux Etats-Unis lorsque le président Franklin D. mehr lesen / lire plus

Un phare pour le CNA : Montrer et voir

La visite de « The Bitter Years » s’impose, ne serait-ce que pour le cadre extraordinaire dans lequel elle est présentée.

Photo de migrants. Fasciner pour mieux signifier, un art.

Une voiture lourdement chargée, plus loin, une autre, qui ne l’est pas moins, en train de remorquer la première. Au premier plan, dans la boue au bord de la route, de nombreuses traces de pneus dans tous les sens. La photo prise par Dorothea Lange est emblématique du thème de la migration. Elle est exposée dans l’espace du haut du château d’eau à côté du CNA, nouvellement aménagé pour accueillir « The Bitter Years ». mehr lesen / lire plus

IDENTITE ET HISTOIRE (3): Le passé a la vie dure

Dans son nouveau livre, l’historien Pit Péporté analyse les représentations du passé médiéval luxembourgeois sur près d’un millénaire. Fidèle à l’approche constructiviste, il attribue un rôle plus pernicieux aux auteurs de l’ère nationale qu’à leurs prédécesseurs. Son approche érudite l’empêche toutefois de tomber dans une grille de lecture dogmatique.

Mélusine, le comte Sigefroid, la comtesse Ermesinde et Jean l’Aveugle. Ces quatre figures historiques et mythiques sont constitutives de la façon dont les historiens racontent l’histoire du Luxembourg.

Le livre de Pit Péporté (« Constructing the Middle Ages. Historiography, Collective Memory and Nation-Building in Luxembourg », Leiden/Boston, Brill, 2011) n’est pas une histoire du Moyen-Âge. mehr lesen / lire plus

Identité et Histoire (2): « Considère-t-il le Grand-Duché comme son unique patrie ? »

L’histoire de la nationalité intègre en elle plusieurs récits : celui de l’immigration, de la nation et du nationalisme. Le nouveau livre de Denis Scuto montre comment une politique d’abord confiante dans le processus d’intégration des personnes étrangères a dévié vers le discours de la « Überfremdung ».

Parfois, on déplore qu’un livre n’ait pas été écrit plus tôt. C’est le cas pour la récente publication de Denis Scuto sur l’évolution de la nationalité au Luxembourg depuis la Révolution française. Les méandres de la législation luxembourgeoise sur les conditions pour devenir Luxembourgeois-e traduisent les préoccupations des hommes et femmes politiques face à l’importance accordée à la nation et à l’impact du nationalisme à l’un ou l’autre moment de l’histoire. mehr lesen / lire plus

IDENTITE ET HISTOIRE (1): La révolte des clercs

Le second volume de « Lieux de mémoire au Luxembourg » vient de paraître. La méthode s’est affinée, nombre d’articles sont passionnants. Pourtant les porteurs du projet peinent à donner une définition de la mémoire nationale. Peu importe, puisqu’ils ne voient dans la nation qu’une aberration mentale.

Qu’est-ce qui passe le plus mal : une critique sévère ou un compliment malvenu ? En 2007, le premier volume de Lieux de mémoire au Luxembourg (Lieux de mémoire au Luxembourg, vol. 1, Kmec, Sonja / Majerus, Benoît / Margue, Michel / Péporté, Pit (éd.), Luxembourg 2007.) était accueilli très favorablement par le Luxemburger Wort. Dans une critique aux accents barrésiens, le quotidien conservateur vanta en lui un ouvrage « ancré dans la patrie et dans la terre » („In der Heimat und der Erde verankert“, in: Luxemburger Wort, 30 mars 2007, p. mehr lesen / lire plus

HISTOIRE NATIONALE: La riposte des Anciens

Un cadeau de Noël empoisonné : le beau livre de l’historien Emile Haag offre une vue conservatrice non seulement du Luxembourg, mais également de l’historiographie en soi.

Sympathique et bon vivant ? Ici en compagnie du chancelier allemand, Konrad Adenauer, le politicien conservateur Joseph Bech fut l’instigateur du projet anti-démocratique de la « loi muselière ».

« The history of the world is but the biography of great men ». Emile Haag, ancien enseignant d’histoire et directeur de l’Athénée a suivi à la lettre la citation de Thomas Carlyle qui précède les 46 chapitres de son livre expliquant l’existence actuelle du grand-duché par l’engagement de grands hommes. mehr lesen / lire plus

LÄNDERGESCHICHTE: Raum statt Nation

Ein kurzes Buch zur langen Geschichte: Michel Pauly wählt mit seiner kürzlich erschienene „Geschichte Luxemburgs“ einen metanationalen Ansatz, der das Luxemburger nation building im Rah-men der Großregion darstellen will.

Wie schreibt man eine Ländergeschichte? Was Luxemburg betrifft, haben sich seit Ende des Krieges mit dieser Frage noch nicht allzu viele Luxemburger AutorInnen auseinandergesetzt. Zwar gibt es bereits eine Handvoll solch epochenübergreifender Darstellungen, von einem ausländischen Verlag mit einer solchen Aufgabe betraut wurden aber nur wenige Historiker: Gilbert Trauschs „Histoire du Luxembourg“ erschien 1992 erstmals bei Hatier die Veröffentlichung gleichen Namens von Jean-Marie Kreins 1996 in der „Que sais-je“-Reihe von P.U.F.

Im deutschsprachigen Raum scheint bis vor kurzem überhaupt kein Verlag einen Bedarf für ein solches Vorhaben gesehen zu haben. mehr lesen / lire plus

HISTORIOGRAPHIE: Geschichte(n) erzählen

Die historische Darstellung eines Landes ist der Spiegel der Gesellschaft, in der sie produziert wird. Ein Blick auf die zeitgenössische Geschichtsdarstellung.

Während für den älteren Autor Arthur Herchen die mittelalterliche Geschichte im Vordergrund steht, decken bei Gilbert Trausch und Emile Haag das 19. und 20. Jh. über die Hälfte der Darstellung ab. Bei Jean-Marie Kreins und Michel Pauly deutet sich ein stärkeres Gleichgewicht zwischen den verschiedenen Epochen an.

Laut Klappentext ist die „Geschichte Luxemburgs“ von Michel Pauly (siehe nebenstehende Kritik) ein „Überblick über die Entwicklung Luxemburgs von den frühesten Anfängen bis zur Gegenwart“. Diese epochenübergreifende Darstellung ist nicht selbstverständlich, wie ein Blick auf andere Bände aus derselben Reihe zeigt. mehr lesen / lire plus

IL Y A 20 ANS, LA GUERRE FROIDE: Jouer les rouges

Se plonger dans l’ambiance d’un monde bipolaire à travers un jeu de plateau… A l’époque, le socialisme avait certes une « patrie », mais être de gauche n’était pas forcément plus facile.

1956 : l’Union soviétique s’implante en Asie du Sud-Est. Les Etats-Unis devront réagir, sinon le domino vietnamien entraînera d’autres pièces dans sa chute.

1982 : des gouvernements socialistes sont au pouvoir en France, en Grèce et en Espagne. J’enlève un point d’influence américain dans chacun de ces pays. Cela me donne un peu d’air après l’élection récente du pape Jean Paul II, qui m’a fait perdre le contrôle de la Pologne. mehr lesen / lire plus

SECONDE GUERRE MONDIALE: Le choix de la collaboration

L’historien Vincent Artuso, qui a participé au colloque sur l’histoire de la communauté juive au Luxembourg, revient dans cet article sur la collaboration institutionnelle luxembourgeoise durant cette période.

Emancipation, Eclosion, Persécution.
Tel était le titre d’un colloque pluridisciplinaire sur le développement de la communauté juive luxem-bourgeoise de la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale, qui s’est tenu mercredi et jeudi de cette semaine.
L’événement était organisé
par le projet de recherche « PARTIZIP »
de l’Université du Luxembourg.
Pour illustrer l‘article , nous avons utilisé la photo ci-dessus qui montre une déportation à partir de la gare de Hollerich. Nous avons trouvé cette photo sur le site du «Holocaust education & archive research» dont la légende indique qu‘il s‘agirait d‘une déportation de juifs.

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HISTORISCHES KULTURERBE: Freilichtbibliothek

In den Wäldern Luxemburgs ruhen seit Jahrtausenden Spuren menschlichen Wirkens, ein wahres Geschichtsmuseum liegt unter dem Blätterdach.

Wer fand in dieser Höhle in Lintgen, in der sich sichtbare Spuren der Vergangenheit und Legenden überlagern, Unterschlupf?

Kann man den Wald lesen? Von jeher ist der Wald Inbegriff des Mystischen, das den Menschen stets in seinen Bann gezogen hat. Nichts sonst wurde Zeuge von so vielem Geheimnisvollen, und nichts anderes hütet Geheimnisse in ähnlich ungebrochener Stille. Verborgene Gefühle und Ängste, vielleicht auch geheime Zusammenkünfte, nie geteilte Gedanken, bedächtige Schritte einsamer Spaziergänger, hastige von Flüchtenden. Poetisch könnte man all dies die Sprache des Waldes nennen. mehr lesen / lire plus

Westforschung: A l’Ouest, du nouveau

Westforschung – le terme innocent cache l’implication des scientifiques dans la propagande ?Heim ins Reich` à l’ouest de l’Allemagne. L’historien Bernard Thomas a analysé ses effets au Luxembourg.

Dès septembre 1940, l’appareil national-socialiste se mettait à la défrancisation du Luxembourg – notamment par le remplacement des plaques de rue.

On le sentait nerveux, le jeune homme barbu qui devait présenter, vendredi dernier, le fruit de deux ans de travaux de recherche historique face à l’attention soutenue de l’audience de l’abbaye Neumünster. Le travail de Bernard Thomas, étudiant en histoire, qui c’était vu décerner le premier prix « du meilleur mémoire de master » par la Fondation Robert Krieps en 2009, vient d’être publié par les Éditions « d’Lëtzebuerger Land ». mehr lesen / lire plus

HISTOIRE: « Le silence s’est posé sur le colonialisme »

N’ayant pas eu ses propres colonies, le grand-duché est peu bavard sur son passé colonialiste. L’historien Régis Moes s’est penché sur la présence luxembourgeoise au Congo belge.

Régis Moes vient de décrocher le Prix pour le meilleur mémoire de master pour l’année 2010 attribué par la Fondation Robert Krieps, mémoire qu’il a présenté au public lors de la remise du prix début avril. Né en 1986, Régis Moes a étudié l’histoire à l’Université libre de Bruxelles, puis à l’Ecole normale supérieure et à la Sorbonne à Paris. Il est secrétaire général des Jeunesses socialistes. L’étudiant vient de commencer sa thèse sur « Les Luxembourgeois dans les interstices des empires coloniaux ».

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PARTEIEN: Angst vor der Perestroika?

Die Kommunistische Partei Luxemburgs feierte im Januar neunzig Jahre ihres Bestehens – für manche ein Grund zum Feiern und Geschichtenerzählen. Die woxx begleitet den Versuch der KPL, historisches Terrain zu besetzen, mit einer etwas dissonanten Zitatensammlung.

Vereint für kommunistischen Journalismus. Die Redaktion der „Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek“ 1986: von links nach rechts links Romain Hilgert, Jacques Drescher, Jo Muttergé, Chefredakteur François Hoffmann, Aly Ruckert, Léon Steffen.

„Nicht vorbereitet war die Kommunistische Partei darauf, dass die Sowjetunion, die sie stets ohne die geringste Kritik unterstützt hatte, zusammengebrochen ist und dass durch den Verrat der Clique um Gorbatschow die DDR der Bundesrepublik Deutschland zum Geschenk gemacht wurde, das gesamte sozialistische System verschwand und es in ganz Osteuropa zu einer Restauration des Kapitalismus kam.“ mehr lesen / lire plus

NATIONALISMUS: Deconstructing Luxembourg

Das Großherzogtum und seine tausendjährige Geschichte – eine Erfindung? Ein Forschungsteam der Universität Luxemburg kratzt an den Grundfesten der hiesigen Geschichtsschreibung.

Als “Zerstückelung” stellte der Geschichtsschreiber Arthur Herchen 1918 die Umorganisationen des Territoriums dar, auf dem sich das Luxemburg des 20. Jahrhunderts befindet.

Können Sie sich erinnern, im Klassenzimmer mit Johann dem Blinden, dem Putsch von 1856 oder der Abdankung Maria Adelheids konfrontiert worden zu sein? Wer seine Schulzeit in Luxemburg verbrachte, hat aus der Sekundarschulzeit meist nur die farbigen Buchdeckel des vierbändigen „Manuel d’histoire luxembourgeoise“ aus den Siebzigerjahren in Erinnerung. Nach den französischen Königen und der Revolution, dem Ersten und vielleicht noch dem Zweiten Weltkrieg blieb meist keine Zeit mehr für „Le Luxembourg sous l’Ancien Régime“ oder „Le Luxembourg à l’époque contemporaine“. mehr lesen / lire plus

MONARCHIE: Das große Tabu

Alle reden über den Monarchen, die woxx redet über die Untertanen. Und darüber, warum zweihundertzwanzig Jahre nach der französischen Revolution Monarchiekritik unerwünscht ist.

1856 : Mit Wilhem III. zurück zur reaktionären Monarchie.

In den Luxemburger Geschichtsbüchern stehen die – zugegebenermaßen kurzen – Phasen der Infragestellung der Staatsform meist im Hintergrund: die französische Revolution, der Anschluss an das revolutionäre Belgien von 1830-1839, die Infragestellung der Unabhängigkeit Luxemburgs 1867 und die revolutionäre Bewegung nach dem ersten Weltkrieg. Das ist nicht erstaunlich, denn diese Phasen sind nicht nur schlecht dokumentiert und analysiert, sondern drücken auch die ganze Ambivalenz demokratischer Regungen aus. So wird etwa die Französische Revolution Luxemburg aufgezwungen, die belgische Revolution ist eine bürgerliche, und die republikanische Bewegung von 1919 zumindest in Teilen pro-französisch ausgerichtet. mehr lesen / lire plus

Une autre Chine : Les trois soeurs Song

Pour s’initier à l’histoire de la Chine moderne, rien de mieux que ce livre retraçant l’histoire romanesque de la famille Song.

De gauche à droite: Meiling, Qingling et Ailing.

Le passé de la Chine regorge d’histoires incroyables. Parmi les plus récentes, et les moins connues en Occident, il y a l’épopée du clan des Song. C’est à la lecture d’un album de BD que j’ai rencontré pour la première fois les soeurs Song, et je n’ai pas cru en leur existence. En effet, dans la préface de « Corto Maltese en Sibérie », Hugo Pratt évoque le banquier Song : « … il faut savoir que ce banquier milliardaire a eu trois filles. mehr lesen / lire plus

CHILE: Ende des Schweigens

In Chile zeichnet sich 30 Jahre nach dem Militärputsch ein gesellschaftlicher Wandel ab. Die meisten Verbrechen des Regimes bleiben aber nach wie vor ungesühnt.

Der 11. September hat tausende Opfer gefordert. Dabei soll diesmal nicht von den Terroranschlägen 2001 in New York und Washington die Rede sein, sondern vom Terror des 11. Septembers 1973: Damals stürzten in Chile die Militärs mit tatkräftiger Hilfe der USA die Regierung von Salvador Allende. Während der erste frei gewählte marxistische Präsident Lateinamerikas den Putsch nicht überlebte, rief sein Nachfolger, General Augusto Pinochet, das Kriegsrecht aus. Der „schmutzige Krieg“ des Regimes begann.

Mit dem Putsch von 1973 war nicht nur der „chilenische Weg zum Sozialismus“ gescheitert. mehr lesen / lire plus