Les éditions Phi inaugurent avec deux ouvrages bien différents leur nouvelle collection « autobiograPHIe » : un plongeon dans l’enfance d’une autrice établie et le journal de confinement d’un chroniqueur en vue.
Dans « Enfance, instantanés », sous-titré « À l’aube de la mémoire », Carla Lucarelli confie ses souvenirs dans une écriture apaisée et poétique. On y découvre une enfance italo-luxembourgeoise, de celles qui forgent un caractère et une écriture, mais aussi de celles qui forgent un pays, le Luxembourg, ce chaudron magique où les cultures convergent. L’intime y rejoint l’histoire, sous l’égide de Shakespeare et de Joan Didion. Le tout est bref, mais se lit d’une traite avec tendresse, en se projetant sur sa propre enfance.
Contraste de ton, « L’année du Rat », sous-titré lui « Les métamorphoses de l’homme confiné », manie la chronique comme un révélateur de la société locale, dans un style cependant plus didactique, moins émotionnel. Le confinement est ici l’occasion d’interroger le vivre-ensemble grand-ducal, celui forgé par les immigrations successives évoquées dans l’autre ouvrage de cette nouvelle collection donc. En cela, cette double parution est plutôt bien pensée.