C’était une des mesures phares du gouvernement français après les attentats du 13 novembre, qui lui avait valu les foudres d’une grande partie de la gauche, y compris dans ses propres rangs : la déchéance de nationalité pour les terroristes reconnus coupables. Alors que celle-ci était d’abord prévue pour les seuls binationaux, les reproches de créer deux classes de citoyens français – ceux, binationaux, pouvant être déchus de leur nationalité, et les autres – avaient fait changer d’avis le président Hollande et son premier ministre Manuel Valls. Finalement, l’Assemblée nationale, à majorité socialiste, avait voté la déchéance pour tous, tout en assumant le risque de créer des apatrides. C’était sans compter avec le Sénat, à majorité de droite, qui vient de considérablement compliquer les choses pour Hollande. En effet, la haute chambre a elle aussi voté un texte sur la déchéance de nationalité, mais différent de celui voté par l’Assemblée : pour le Sénat, la déchéance doit être réservée aux seuls binationaux. Or, pour que le Congrès, qui réunit Sénat et Assemblée nationale à Versailles, puisse modifier la Constitution, le projet de révision concerné doit être voté en termes identiques par les deux chambres. La droite sénatoriale a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reculerait pas d’un poil, tandis qu’il semble très difficile de réunir les députés de gauche derrière la déchéance pour les seuls binationaux. Un véritable casse-tête pour Hollande, qui semble de plus en plus déchu de soutien politique.
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