La convention 169 de l’Organisation internationale du travail ou Convention relative aux peuples indigènes et tribaux, adoptée en 1989, établit d’importantes lignes directrices pour favoriser l’autodétermination de tout peuple indigène et éviter sa discrimination. Le peu de soutien qu’a connu la convention à la suite de son adoption a fait que le processus de ratification n’a été déclenché qu’en 2008. Jusqu’à mardi dernier – où la Chambre des député-e-s a voté à l’unanimité pour la convention –, seuls 22 États avaient procédé à la ratification. Parmi les absents notamment, des États avec d’importants peuples indigènes comme les États-Unis, le Canada, la Russie ou l’Australie, mais aussi la Suède et la Finlande. Une tentative de ratification chez nos voisins français en 2010 avait échoué, car certains constitutionnalistes la disaient incompatible avec le principe d’égalité des citoyens devant la loi. En Allemagne, la ratification avait été refusée en 2012 par la majorité chrétienne-libérale par crainte de conséquences négatives pour les sociétés allemandes opérant auprès des populations concernées. Au Luxembourg, le processus de ratification n’a vraiment débuté que fin 2016, lorsque le ministre du Travail, Nicolas Schmit, a reçu un représentant des Krahô-Kanela, un peuple brésilien d’Amazonie, accompagné de représentant-e-s de la société civile luxembourgeoise. Déjà en 2012, l’assemblée générale du Klimabündnis avait appelé le gouvernement luxembourgeois à soumettre la convention pour ratification au parlement, mais la hiérarchie du ministère de tutelle a longtemps bloqué le processus en argumentant que la convention ne concernait pas le Luxembourg, qui ne connaîtrait pas de peuples indigènes.
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