L’Union européenne, inquiète des attaques djihadistes au Mozambique, envisage de mettre sur pied une mission d’entraînement militaire afin d’aider le gouvernement de ce pays du sud-est de l’Afrique. Comme le Luxembourg s’est porté volontaire pour y participer, cette mission a fait l’objet d’une question élargie lors de la séance de la Chambre du 10 juin. Or, il faut moins s’interroger sur le caractère néfaste de l’insurrection djihadiste que sur ses causes profondes, ainsi que sur la nature des forces que l’Europe s’apprête à aider. Comme l’expliquait dès août 2020 le journaliste spécialisé Jean-Christophe Servant sur le blog du « Monde diplomatique », le gouvernement a attiré des multinationales pour exploiter les matières premières, notamment le gaz naturel, sans en redistribuer les bénéfices aux populations. Pire, les entreprises étrangères procèdent à des expulsions et violent les droits humains. Enfin, l’armée mozambicaine, « soutenue » par des mercenaires, tente de pacifier la région avec brutalité. Dans ce contexte sordide, les justifications données par le ministre de l’Armée François Bausch à la Chambre ne convainquent guère et l’attitude critique de Déi Lénk ne peut être que salutaire.
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