Même avant que les enquêtes soient publiées, le gouvernement a pris les devants contre #OpenLux – en s’appropriant le hashtag, le domaine et en publiant les interviews menées en amont.
Les images de l’ancien ministre des Finances Luc Frieden de mai 2012, mal à l’aise devant les caméras de l’équipe de télé française de « Cash Investigation » ont dû coller à la rétine de certain-e-s occupant-e-s du ministère. Alors qu’aucun officiel luxembourgeois n’a accepté de parler devant les caméras des journalistes, les équipes du ministère et du Centre des technologies de l’information de l’État (CTIE) ont imaginé une riposte.
Pour ne pas répéter les erreurs de communication suite à la révélation des Luxleaks en 2014, l’idée semble avoir été de s’approprier le récit avant qu’il ne sorte – et de réfuter par avance les analyses des 17 médias partenaires dans l’équipe #OpenLux. Une simple recherche permet de déterminer que c’est le CTIE qui a réservé le domaine openlux.lu, et que les équipes du ministère ont bien travaillé ce dimanche soir pour mettre en place le site.
Une initiative osée pourtant, car les articles n’ayant pas encore paru, difficile de trouver la réplique crédible. D’autant plus que publier les interviews menées en amont et les mettre sous la rubrique « FAQ » témoigne d’un certain culot – ces questions ne sont pas tellement « frequently asked ».
Le gouvernement a donc fait le pari de sortir de cette nouvelle tempête en préqualifiant les recherches journalistiques de fake news, ce qu’il devra assumer. Pour un État qui nie tout le temps être un paradis fiscal, c’est une façon pas très sereine de réagir.