L’assemblée générale du Clae vient de publier une résolution qui met en avant les craintes du secteur associatif par rapport aux conséquences de la pandémie.
Que le confinement et les autres suites du passage du coronavirus frappent en premier lieu les maillons les plus faibles de la société est un fait qui a été rebattu sans cesse ces derniers mois, malheureusement sans que la situation s’améliore vraiment sur le terrain. C’est pourquoi le Clae, qui rassemble les associations représentant les communautés étrangères au grand-duché, a émis des résolutions très claires lors de son assemblée générale du 25 septembre dernier.
En premier lieu, il demande une nouvelle campagne de régularisation des sans-papiers. La dernière ayant eu lieu en 2013, le moment serait largement venu avec ou sans Covid-19. Pourtant, ce dernier a précipité les choses, comme le rappelle le Clae, car les personnes en situation administrative irrégulière, qui « occupent souvent des emplois non déclarés et peu payés dans les secteurs de ménages privés, de la construction et de l’Horesca (…) se sont retrouvées du jour au lendemain sans revenus et sans aide possible au-delà de celle fournie par quelques associations ».
Régularisation, tiers-payant et mise en garde contre les coupes budgétaires.
Surtout que ces personnes se trouvent aussi exclues du système de soins, puisqu’elles n’existent pas officiellement. C’est pourquoi le Clae demande une couverture sanitaire universelle et une accélération de la réforme qui devrait mener vers un tiers-payant généralisé. Une réforme toujours obstruée par la médecine libérale.
La troisième revendication du Clae se conforme à celles émises par le Collectif réfugiés et notamment l’association Passerell, dont le woxx s’est déjà fait l’écho à plusieurs reprises. Le Clae demande que « tant que la situation sanitaire est instable au niveau international, l’application du règlement Dublin soit suspendue et les mesures d’éloignement des demandeurs déboutés soient reportées ». En plus, le comité demande que l’enregistrement automatique de toute personne demandant l’asile soit garanti.
Finalement, le Clae communique sur un sondage auprès des associations de mai 2020 : 90 % des sondées disent que la crise a un impact sur leurs structures et 25 % craignent de devoir mettre la clé sous la porte. Et de regretter que malgré des aides sectorielles, « aucune réponse globale n’a été apportée par les pouvoirs publics ». C’est pourquoi une meilleure reconnaissance du secteur associatif et une ligne budgétaire spécifique sont demandées par le Clae, tout comme une mise en garde contre les « coupes budgétaires suite à la crise ».