
Manifestation devant le siège de Ternium, boulevard Royal, à Luxembourg, le mardi 6 mai. (Photo : Fabien Grasser)
Deux mondes qui se côtoient et que tout sépare : d’un côté, les actionnaires d’ArcelorMittal et de Ternium, un sidérurgiste italo-argentin qui opère surtout en Amérique latine ; de l’autre, les victimes de leurs abus environnementaux et sociaux, ainsi que leurs soutiens. Ce mardi 6 mai, tandis que les actionnaires se distribuaient les profits de l’année écoulée lors des assemblées générales annuelles respectives des deux groupes, les second·es manifestaient devant les sièges mondiaux établis au Luxembourg par ces multinationales. Venu·es du Mexique, du Brésil, d’Afrique du Sud et du Liberia à l’initiative de plusieurs ONG, les activistes ont porté la voix des communautés affectées par les productions minières et sidérurgiques des deux compagnies. Dans le cas de Ternium, les accusations sont d’une grande gravité : le groupe est suspecté par les ONG d’être impliqué dans le kidnapping de l’avocat Ricardo Lagunes Gasca et du professeur Antonio Diaz Valencia, au Mexique, le 15 janvier 2023. Les deux hommes défendaient les intérêts de la communauté d’Aquila, où Ternium exploite une mine de fer. On est sans nouvelle d’eux depuis plus de deux ans. Appuyé par l’ONG luxembourgeoise Initiative pour un devoir de vigilance, une plainte a été déposée le jour même devant le point de contact national (PCN) de l’OCDE, au Luxembourg. Kaevin Diaz, le fils d’Antonio Diaz Valencia, avait fait le déplacement depuis le Mexique. Il espérait enfin être reçu par la direction de Ternium, comme il en fait la demande à de nombreuses reprises. Peine perdue, les portes du groupe lui sont restées cyniquement fermées.
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