Passerell dévoile son rapport annuel… et répond à Fernand Kartheiser

L’association d’aide aux migrant-e-s a eu une année difficile : des demandeurs-euses de protection internationale refoulé-e-s aux guichets, des transferts Dublin douteux et la situation difficile des Afghan-e-s. De surcroît, elle s’est fait attaquer par la droite populiste.

Le début de l’été, c’est la saison des assemblées générales et des rapports annuels. Et l’association Passerell n’y échappe évidemment pas. Dans la lettre d’accompagnement, la coordinatrice Cassie Adélaïde rappelle que la Cour européenne des droits de l’homme vient de reconnaître récemment le rôle des organisations non gouvernementales comme « chiens de garde ». Et de donner quelques exemples de ce que le personnel de Passerell voit passer quotidiennement dans ses locaux : des personnes en dépression sévère à cause de leur incapacité à faire venir leurs familles, des femmes victimes de viol refoulées parce que l’administration ne les juge pas crédibles ou encore des demandeurs-euses d’asile homosexuel-le-s qui craignent le transfert en Pologne. mehr lesen / lire plus

Nouvelle constitution : La haine de la démocratie

La décision surprenante de la coalition, en accord avec le CSV, de ne pas proposer une nouvelle constitution pour le Luxembourg découle de la peur de l’électorat tout comme de celle d’une nouvelle dispute politique.

Photos : ANL

15 ans de travaux pour aboutir à ça : au lieu d’une nouvelle constitution qui serait soumise à un référendum populaire, une sorte de nouveau pacte à sceller entre l’État et ses citoyen-ne-s, la classe politique préfère se barricader dans ses arrière-chambres et concocter un deal qui sert avant tout à ne pas perdre la face. Et pourtant, la Constitution luxembourgeoise a besoin de beaucoup plus que d’un nouveau maquillage. mehr lesen / lire plus

Élections européennes : Sauver l’Europe – mais laquelle ?

La situation paraît paradoxale  : d’un côté le risque de voir une extrême droite forte malmener l’Union, de l’autre un désintérêt croissant de la population et des campagnes vides de tout message. Mais le paradoxe n’est pas ce qu’il paraît être.

Pour ces européennes, beaucoup de partis de centre-droite, les libéraux et même certains sociaux-démocrates suivent la ligne simpliste d’Emmanuel Macron : c’est nous ou l’extrême droite. Comme l’avait remarqué le candidat de Diem25 en Allemagne, Yanis Varoufakis (ancien ministre de l’Économie grec et égérie du renouveau de l’extrême gauche), la relation entre les macronistes et libéraux de tous pays et l’extrême droite n’est pas celle d’une opposition frontale des valeurs, mais elle est symbiotique. mehr lesen / lire plus

Italie : La guerre contre la presse franchit une nouvelle étape

Le budget italien confirmé fin décembre 2018 prévoit un désengagement croissant de l’État dans le financement de la presse – un acte en accord avec les tendances fascistes du gouvernement en place.

Déjà malmenés par des décennies de berlusconisme – notamment par la dominance de l’empire Mediaset dans le domaine audiovisuel –, les médias italiens viennent d’encaisser un nouveau coup. Le nouveau budget du gouvernement Conte et Salvini (qui réunit les populistes des Cinque Stelle et les fascistes de la Lega) prévoit en effet une réduction progressive des subventions directes devant préserver la pluralité des médias, comme le note la plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes mise en place entre autres par le Conseil de l’Europe. mehr lesen / lire plus

LSAP et asile 4/4 : Défendre ou trahir ses valeurs ?

Accueillir mieux les réfugié-e-s, mais pas tou-te-s. Le LSAP opte-t-il pour ses valeurs humanistes ou pour des concessions au populisme antiréfugié-e-s ? Bilan après présentation du programme et du papier de position (résumé : Die LSAP und die Flüchtlinge).

« L’humanisme est indivisible. » Slogan syndical lors d’une manif à Vienne en 2015. (Wikimedia / Haeferl / CC BY-SA 3.0)

Le LSAP est-il le grand méchant loup de la politique d’asile ? Après avoir consulté son programme (LSAP-Wahlprogramm), c’est l’impression qu’on pouvait avoir. Dès le premier alinéa du passage consacré à la politique d’asile européenne, le parti suggère qu’à part celles et ceux dignes d’une protection, les réfugié-e-s seraient complices de la traite des êtres humains. mehr lesen / lire plus

Macron et le Karlspreis : Homme nouveau

Jusqu’où ira-t-il ? Plus apprécié à l’étranger que dans son propre pays, Emmanuel Macron devra réformer la France avant de s’attaquer à l’Europe.

(Illustration : www.stop-tihange.org)

Le 10 mai, un an et trois jours après avoir été élu président, Emmanuel Macron reçoit le Karlspreis, décerné par la ville d’Aix-la-Chapelle, lieu de couronnement de Charlemagne. Alors, Macron mérite-t-il les couronnes qu’on lui tresse ?

Mettons les choses au point. Celles et ceux qui s’indignent de l’attribution du prix devraient consulter la liste des lauréats : à côté de personnalités irréprochables, on l’a aussi attribué à Henry Kissinger, Javier Solana et… au peuple luxembourgeois – dont l’adhésion aux valeurs européennes peut être mise en doute. mehr lesen / lire plus

Débat sur l’état de la nation : Lost in Hesitation

À six mois des élections, le débat autour de l’état de la nation montre que la plupart des partis hésitent à prendre clairement position sur la question sociale comme sur celle de la croissance.

Game of Thrones ? Non, théâtre d’ombres immobiles. (Théâtre d’ombres chinois, Musée d’ethnologie, Berlin)

Vous regrettez l’emphase des déclarations sur l’état de la nation de Jean-Claude Juncker ? Consolez-vous avec le discours pour le 1er mai du président de l’OGBL. Certes, André Roeltgen n’atteint pas les sommets de la rhétorique du Juncker des meilleurs jours, mais il fait preuve de bien plus d’élan que Xavier Bettel. Côté contenu, par contre, il ne faut pas sous-estimer la signification des propos du premier ministre. mehr lesen / lire plus

État de la nation 2018 : Comprendra qui voudra

Le discours de Bettel le plus court et le plus terne sans doute, mais non sans importance et signification. Ce que le oui à la croissance implique et ce qu’il occulte.

Peur de la croissance ? On ne peut pas dire que ce taureau symbolisant la flambée des cours ait l’air très rassurant. (Photo : Pixabay/TreptowerAlex/CC0)

« Durant cette législature-ci, l’évolution du Luxembourg a été positive. » Après avoir tourné autour du pot pendant trois minutes, Xavier Bettel a entamé la partie bilan de son discours sur l’état de la nation. Sans surprise : bilan positif. Sans surprise : l’équilibre budgétaire en premier. mehr lesen / lire plus

Éric Fassin : Gauche. Avenir d’une désillusion

Dans « Populisme : le grand ressentiment » (voir woxx 1418), Fassin estimait qu’il serait faux, pour la gauche, d’essayer d’adopter une rhétorique populiste, fut-elle de gauche. Pourtant, en 2014, il défendait à peu près les mêmes idées que les théoriciens du populisme de gauche – divergence due probablement au grand flou qui entoure le concept de populisme. Dans « Gauche. Avenir d’une désillusion », le sociologue français constate d’abord l’échec de la « gauche de gouvernement » – du Parti socialiste français, donc. À trop adhérer à « l’illusion de consensus » qui veut soustraire l’économie au champ politique, cette gauche en serait venue à se rendre obsolète. mehr lesen / lire plus

Bernd Stegemann: Das Gespenst des Populismus

Bernd Stegemann ist Dramaturg an der Berliner Schaubühne und hat sich vor allem mit seiner scharfzüngigen Kritik am postmodernen Theater einen Namen gemacht. Mit „Das Gespenst des Populismus“ greift er nun auch den politischen Postmodernismus an: Die Linke, so Stegemanns These, hat sich unter dem Deckmantel der „political correctness“ und der Beschäftigung mit Identitätsfragen mit dem Kapitalismus in seiner neoliberalen Variante arrangiert und die Befassung mit der Klassenfrage aufgegeben. Die VerliererInnen der Globalisierung – die, so Stegemann, infolge von Lohndumping und der Verlagerung von Produktionsstätten sehr real unter offenen Grenzen und der Migration zu leiden haben – werden derweil von der sogenannten „populistischen“ Rechten aufgefangen. mehr lesen / lire plus

Chantal Mouffe : L’illusion du consensus

Nous avions longuement parlé de Chantal Mouffe dans la première partie de notre article sur le populisme de gauche (woxx 1418). Ensemble avec son mari défunt, Ernesto Laclau, la philosophe belge, souvent qualifiée de « post-marxiste » compte parmi les théoriciens d’un tel populisme. « L’illusion du consensus » est la traduction française, parue en 2016, de « On the Political », paru il y a dix ans déjà en anglais. La thèse principale du livre de Mouffe est que le consensus – ou l’illusion d’un consensus – néolibéral qui s’est installé à la suite de l’effondrement du bloc soviétique représente un grave danger pour la démocratie. mehr lesen / lire plus

Populisme de gauche (2/2)
 : Les « gens » et 
l’« oligarchie »

Partout en Europe, des courants de la gauche radicale se revendiquent du « populisme de gauche » – pour certains avec succès. Un tel populisme est-il possible au Luxembourg ?

Déi Lénk, parti populiste de gauche ? 
Pas vraiment… ou pas encore. (Photo  : Déi Lénk)

Un spectre hante l’Europe : c’est le spectre du populisme. Employé à tort et à travers, le mot « populisme » désigne vaguement une approche politique faisant appel au « peuple » et se caractérisant, selon de nombreuses définitions, par le fait de livrer des « réponses simples » à des « questions complexes ». mehr lesen / lire plus

Populisme de gauche (1/2)
 : Construire le « peuple »


De l’Espagne au Luxembourg, certains courants de la gauche radicale se revendiquent plus ou moins ouvertement du populisme. Qu’est-ce que le populisme de gauche, d’où vient-il et qu’est-il capable de faire ?

À l’origine de l’idée d’un populisme de gauche européen : le « 15M », ou mouvement des « Indignados » en Espagne. (Photo : Fotomovimiento)

« D’Leit staark maachen ». Rendre forts les gens. C’est le nouveau slogan du parti de gauche Déi Lénk, dévoilé lors de son dernier congrès. Accompagnée d’un cœur, la phrase s’inscrit dans une logique qu’on pourrait qualifier de « populiste de gauche ». En faisant référence à une catégorie pas vraiment définie – les « gens », en opposition, par exemple, au « prolétariat » -, le parti reprend une rhétorique qui se répand, depuis quelques années, au sein de la « gauche de la gauche » européenne. mehr lesen / lire plus

Didier Eribon: Rückkehr nach Reims

Als sein Vater stirbt, kehrt Didier Eribon nach Reims, seiner Heimatstadt, zurück. Der in Paris lebende, homosexuelle Wissenschaftler entstammt der französischen Arbeiterklasse, hatte aber bei seinem „Klassenwechsel“ auch alle Verbindungen zu seinem Ursprungsmilieu gekappt  – sogar die zu seine Familie. Nun begibt er sich auf Spurensuche in dieser Welt, die er vor langer Zeit hinter sich gelassen hat. Und diese Welt hat sich verändert: die abgehängte französische Arbeiterschaft, die sich wie Eribons Familie stets mit „der Partei“ – dem Parti communiste français – identifizierte, wählt nun Front national und schimpft statt über die Bourgeoisie über die MigrantInnen. Auf der Suche nach Erklärungen für diesen Wandel, die auch eine Suche nach seiner eigenen Identität ist, nimmt Eribon die LeserInnen auf eine schmerzhafte Reise in die soziale Realität Frankreichs mit, eine Reise, deren Bericht zwischen persönlicher Erzählung und soziologischer Analyse kunstvoll changiert. mehr lesen / lire plus

Éric Fassin : Populisme. Le grand ressentiment

Les déclassés du néolibéralisme forment la base sociale de l’extrême droite ; si seulement la gauche leur offrait une vraie perspective, la montée du populisme de droite pourrait être stoppée. C’est à cette lecture du phénomène des victoires d’extrême droite, très répandue au sein même de la gauche, que s’attaque le sociologue français Éric Fassin. Ainsi, il démonte, chiffres à l’appui, l’hypothèse selon laquelle les classes populaires auraient propulsé Trump au pouvoir aux États-Unis. Et s’attaque à une autre lecture largement acceptée de la montée en puissance des populistes de droite : celle du clivage entre néolibéralisme et populisme. Au contraire, Fassin avance l’idée que le populisme ne représenterait, d’une certaine manière, que le revers de la médaille néolibérale. mehr lesen / lire plus

Gaël Brustier : #NuitDebout. Que penser ?

« La gauche a perdu la bataille de l’hégémonie culturelle. » C’est le constat qu’avait fait le politologue Gaël Brustier dans son précédent livre, « À demain, Gramsci ». Il y avait montré comment, pendant que la gauche classique française s’était concentrée sur les échéances électorales, la droite avait, notamment à travers la Manif pour tous, remporté la bataille des idées. Mais voilà que peu de temps après est apparu, dans le giron de la mobilisation contre la loi « travail », le mouvement Nuit debout (woxx 1369). À l’heure où la campagne électorale française montre peut-être les premières retombées politiques du mouvement avec un candidat Mélenchon qui a le vent en poupe, Brustier livre un récit détaillé et analytique du mouvement. mehr lesen / lire plus

La démocratie sans le peuple ? : Référendum, je te hais !

Les effets produits par la démocratie directe peuvent parfois décevoir. Faut-il pour autant se lancer dans des discours séculaires sur la bêtise du peuple ?

Référendum : ils auraient voté oui !
Plutôt que de demander l’avis du peuple, il faudrait demander celui des philosophes, estimait Platon. La démocratie n’est-elle qu’une grosse connerie ? (« L’École d’Athènes », Raphaël, 1510)

Le référendum italien du week-end ressemble à de nombreux autres. À chaque fois, une idée tenue pour progressiste, défendue par l’establishment, est contrecarrée par une mobilisation sur base de discours populistes. Qu’il s’agisse du refus du droit de vote pour les étrangers au Luxembourg, de la sortie du projet européen au Royaume-Uni ou du maintien d’une constitution caduque en Italie, les progressistes modérés sont les grands perdants. mehr lesen / lire plus