Le budget italien confirmé fin décembre 2018 prévoit un désengagement croissant de l’État dans le financement de la presse – un acte en accord avec les tendances fascistes du gouvernement en place.
Déjà malmenés par des décennies de berlusconisme – notamment par la dominance de l’empire Mediaset dans le domaine audiovisuel –, les médias italiens viennent d’encaisser un nouveau coup. Le nouveau budget du gouvernement Conte et Salvini (qui réunit les populistes des Cinque Stelle et les fascistes de la Lega) prévoit en effet une réduction progressive des subventions directes devant préserver la pluralité des médias, comme le note la plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes mise en place entre autres par le Conseil de l’Europe.
Selon son communiqué, dans lequel il est noté qu’il s’agit bien d’un acte « ayant des effets dissuasifs sur la liberté des médias », le budget prévu à la garantie du pluralisme baissera de 20 % cette année, de 50 % en 2020 et de 75 % en 2021, pour disparaître complètement en 2022. Que le premier ministre Giuseppe Conte ait déclaré qu’il s’agirait là d’un « sacrifice imposé à tous » ne peut être compris que comme une insulte de plus envers la presse – des insultes dont son gouvernement ne s’est pas montré particulièrement avare depuis qu’il est en place. À long terme, la suppression de ces subventions pourrait venir à bout de quotidiens emblématiques comme « Avvenire » ou encore « Il Manifesto », entre autres.
Rappelons au passage que les coupes budgétaires étaient une exigence de la Commission européenne – qui visiblement ne se soucie pas des droits de la presse quand le compte est bon.
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