« Locked In », une des nouvelles expositions du Casino-Forum d’Art Contemporain pose un regard artistique sur notre société qui s’enferme volontairement dans le visible.
La thématique de « Locked In » est – dans un certain sens – très « in » en ce moment. Après le majestueux portrait d’un patient qui souffre du syndrome d’enfermement joué par Mathieu Amalric et mis en scène par le peintre et réalisateur Julian Schnabel « Le scaphandre et le papillon », qui fût nominé aux Oscars et primé à Cannes, voici que les commissaires de l’exposition Maria Rus Bojan et Philippe Hardy ont réuni des artistes d’horizons très divers autour de cette même thématique.
Premier paradoxe : on n’aurait jamais cru que le thème de l’enfermement pouvait déboucher sur des champs aussi vastes. S’y entrecroisent non seulement les disciplines, mais aussi les interprétations. Cela va du très formel « Ferment » d’Antony Gromley, une sculpture en métal complexe qui change de forme dès qu’on bouge, jusqu’à des interprétations plus politiques. Comme « Scale Tales » de Segi Groner, qui s’est appliquée à fabriquer des miniatures de sites détruits par des bombardements américains dits « précis » au cours d’une guerre.
Une particularité que partagent toutes les ?uvres présentées dans le cadre de « Locked In » est qu’il faut regarder plusieurs fois avant de saisir vraiment de quoi parle l’artiste. C’est l’unique fil rouge de l’exposition – et son seul défaut : il n’existe pas de lien logique et visible entre les ?uvres et l’ordre dans lequel ils se succèdent. Cela peut aussi être dû à des contraintes logistiques, quoiqu’un autre arrangement aurait certainement été profitable. Par exemple pour la monumentale sculpture de Thomas Hirschhorn, les « Mannequins réliés » qui aurait très bien pu prendre place dans le hall d’entrée du Casino.
Parmi les vidéos qui retiennent l’attention du spectateur, relevons « The Lonely Villa » de Jesper Just, qui thématise l’incapacité de communiquer tout en communiquant sans cesse. Autre vidéo remarquable, « Nummer acht (Everything is gonna be alright) » de Guido van der Werve, qui met en scène l’artiste tranquille et peinard marchant sur la glace arctique et poursuivi par un navire brise-glace. Outre le fait de montrer des images quasi absurdes, cette installation pose aussi la question de savoir si l’homme va survivre à ces propres technologies et à ses propres images.
Pour une thématique aussi compliquée, le résultat est réussi et une visite vivement recommandée.
Jusqu’au 29 juin.
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