Initié en 1999 par Claude Lenners, les Rainy Days fêteront leur 10e anniversaire les deux derniers weekends de novembre.
Du 21 au 30 novembre 2008, cet évènement sera fêté avec neuf concerts extraordinaires. Séduisant par sa variété et son audace autant que par le cadre choisi, le programme de musique nouvelle devrait attirer les auditeurs avides de nouveautés et nous conseillons plutôt aux oreilles manquant de curiosité de s’abstenir ! Le festival débutera le vendredi avec un concert à la piscine de Bonnevoie. Le spectacle « Under Water » créé par l’association Noise Watchers Unlimited de Claude Lenners, Arthur et Jean Halsdorf, spécialistes de la musique contemporaine en général et en électro-acoustique en particulier, promet d’être fascinant. Rendons nous disponibles à Claude Lenners et ses compères pour partager avec eux une aventure ayant comme objet la découverte de mondes sonores nouveaux.
Le lendemain nous sommes invités à faire des rencontres fortuites de musiques-improvisations et danse expérimentale surprenantes dans la Maison du Lit à Helfent/Bertrange. A Olivier Toulemonde, maître dans l’improvisation sous sa forme la plus libre – acoustique avec objets -, s’associeront le guitariste autodidacte Hervé Gudin, passionné des contextes musicaux totalement improvisés, et les deux danseuses Emilie Borgo et Laure Terrie, pour lesquelles la danse est basée surtout sur l’écoute des relations intimes que le corps entretient avec l’environnement, pour un spectacle intitulé « Panch » .
Cadre plus traditionnel le samedi, pour présenter à la Philharmonie, avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg dirigé par Arturo Tamayo, un portrait du compositeur Berndt Alois Zimmermann (1918-1970). L’Oeuvre de Zimmermann se divise en deux périodes : l’une dite sérialiste dans les années 1950, l’autre dite pluraliste à partir de 1960. Seulement la « Symphonie in einem Satz » des ?uvres présentées ce soir est classée dans l’époque sérialiste. Les trois autres ?uvres se situent dans la période pluraliste. Le concert se terminera avec « La Musique pour les soupers du Roi Ubu » selon l’oeuvre d’Alfred Jarry, auteur de prédilection de Zimmermann. Roger Manderscheid en lira, pendant l’entracte, des extraits de sa traduction « Den Ubu gett Kinnék ». Zimmermann perçut l’oeuvre de Jarry comme une farce « macabre et comique » dont les titres de parties sont annoncés par un « conférencier » de passage à vélo sur la scène.
Le dimanche s’annonce calme avec l’Ensemble L’art pour l’art dans un spectacle nommé « Relax ». La rencontre avec le percussionniste de rock et de jazz Mathias Kaul devrait intéresser les passionné-e-s du genre. Mais rappelons que Kaul, attiré par la musique de Maurizio Kagel et celle de Hans Werner Henze, déborde largement le cadre limité au rock et au jazz. La trêve dominicale sera dignement respectée avec un dîner coloré servi dans le cadre d’une « Etrange Soirée » au nouveau Centre de conférence Kirchberg. Ignorant le menu, il semble cependant clair que la qualité du spectacle offert par United Instruments of Lucilin est garantie. L’occasion de rencontrer Marc Monnet, un des compositeurs les moins orthodoxes du présent, n’est pas sans attrait. Rappelons simplement que la démarche de Monnet peut se résumer dans son envie de « solliciter l’écoute du public vers divers paradoxes de musique et quelques oeuvres provocantes ». Un public qui aujourd’hui « est à même de recevoir des oeuvres qui le dérangent, dès lors qu’un équilibre est réalisé ». Le Klangforum Wien « grisera tous les sens » les vendredi et samedi de la semaine suivante, lors du spectacle « Symposion » mis en scène à la Philharmonie par Mathias Scheidl. Pendant ces soirées un spectacle musique-vins permettra donc pendant huit heures de parvenir à de gracieuses griseries.
Le dimanche le compositeur-pianiste de jazz lorrain Loris Binot, qui cultive la fusion intime entre jazz et arts plastiques scéniques, invite à reposer nos sens lors d’un voyage sensoriel et pluriel à l`Espace Découverte de Philharmonie. Dans le spectacle « Daruma 2 », Binot et le peintre et sculpteur Thierry Devaux sollicitent le public à se déplacer dans un espace sonore aux sons d’une musique « mis en mouvement » par le comédien Valéry Plancke et la danseuse Yuko Kominami Le même jour, au Grand Auditorium les Noise Watchers feront allusion, dans un spectacle intitulé « Almost Sleeping », à une oeuvre baroque lors d’un épisode anecdotique sur l’intuition qui inspira à Bach la composition des célèbres Variations Goldberg. Un concert à ne pas manquer ! A 18h dans la Salle de Musique de chambre, le public recevra des « consignes » de la compositrice allemande Carola Bauckhold, lauréate du concours Bernd-Alois Zimmermann de la ville de Cologne et élève de Maurizio Kagel, pour le concert « In gewohnter Umgebung ». Les Noise Watchers, décidément beaucoup à l’ouvrage pour notre plaisir lors de ces Rainy Days, feront au Salon d’Honneur dans une conception de Helgi-Jon Schweizer le lien entre les trois concerts de la journée.
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