COLLOQUE: Rencontre du 3e genre

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir à propos du genre sans jamais oser le demander. Vendredi prochain, un colloque se penchera sur la question de l’identité des genres.

L’on peut apprécier ou non la pratique, poursuivie avec plus ou moins de conséquence par le woxx, d’ajouter la variante féminine (voire masculine, c’est selon) aux substantifs, adjectifs et verbes déclinés. Ce qui est souvent un défi à l’esthétique et parfois un casse-tête syntaxique est considéré par certains mouvements féministes comme une action concrète contre la mise en valeur linguistique du masculin au détriment du féminin.

Mais voilà, ce combat symbolique, certes fort respectable, se heurte à ses propres limites et, d’une certaine manière, à une forme de cécité face à la diversité des genres. Si, au lieu d’écrire « les infirmières sont travailleuses », l’on écrit « les infirmier-ière-s sont travailleur-euse-s », l’on pense avoir remporté une victoire contre le petit phallocrate en chacun de nous, tout en oubliant que l’on reproduit les schémas de la reproduction traditionnelle des genres. Or, peut-on limiter l’humanité aux femmes et aux hommes ?

La question sera posée vendredi prochain, le 19 mars, lors du premier colloque au Luxembourg sur les différentes formes de transgenres, transsexualités, intersexualités, etc … Ce colloque est organisé par le groupe transgenres de Rosa Lëtzebuerg, « Transgender Luxembourg », en collaboration avec le Cid-femmes. Ce groupe, qui a vu le jour début 2009, se propose de mettre sur le devant de la scène ces personnes peu visibles, si ce n’est dans leur variante plus criarde ou festive, mais moins représentative. Car au-delà du sympathique folklore travesti ou des « drag queens », bien connu du grand public et autrefois subversif, ou des représentations pornographiques des « shemales » et autres « lady boys », il existe une réelle diversité des genres. Et par « genre », l’on entend bien la sexualité éprouvée subjectivement en contraste avec le « sexe » biologiquement acquis.

Outre les originalités de la nature qui dotent à leur naissance certains individus des deux attributs génitaux, nombre de personnes refusent ou n’éprouvent tout simplement pas le besoin de faire correspondre leur mode de vie aux conventions normatives que la société impose aux deux sexes. « Les filles préfèrent-elles le rose et les garçons le bleu ? » est l’intitulé d’une des interventions.

La palette des questions peut se décliner à l’infini. Peut-on naître homme, se travestir légèrement ou complètement en femme et néanmoins être attiré par ces dernières ? Peut-on naître femme, subir des transformations physiques et hormonales partielles ou complètes ? L’éventail des possibilités est aussi large que les individus qui le composent. Si tout est possible, tout n’est pas encore accepté. Le rejet de cette altérité, à une époque où l’homosexualité la plus banale commence à être socialement acceptée, est malheureusement encore une réalité. Et ce rejet social trouve encore une justification, notamment au niveau d’organismes internationaux comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui considère encore la transsexualité comme un trouble physique ou psychique. Or, si certains troubles frappent ces gens, c’est en conséquence du rejet subi.

Mais la question est aussi juridique : actuellement, le droit luxembourgeois permet le changement d’identité uniquement en cas de transformation chirurgicale complète, organes génitaux compris. Mais qu’en est-il de celles et ceux qui ne désirent pas subir une intervention aussi radicale ? Toutes ces questions, et certainement d`autres encore, seront abordées lors de ce colloque.

« Tous les genres sont dans la nature… mais pas égaux devant la loi »,
vendredi, 19 mars de 9.30 à 17.45 heures,
au 14, rue Beck à Luxembourg-Ville
(Cid-femmes). Participation payante.

Voir aussi : « Red without blue », le 18 mars à la Cinémathèque à 18.30 heures (film suivi d’un débat).

Pour plus d’informations, consulter :
www.gay.lu


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