Deux questions parlementaires demandant des détails sur la sélection controversée du site de Livange ont été soumises par le député Eugène Berger, citoyen de la localité voisine, ancien secrétaire d’Etat à l’environnement et, depuis qu’il s’est retrouvé dans l’opposition, combattant valeureux de la cause écologique. Rappelons que le petit village à moins de dix kilomètres au sud de la capitale doit héberger le nouveau grand stade de football ainsi qu’un centre commercial destiné à rentabiliser le projet. En février 2009, quelques mois avant les élections, le ministre des sports Jeannot Krecké avait opportunément fait la promesse d’un grand stade, attendue avec impatience par toutes et tous les fans de foot. L’homme qui avait rendu possible cela est Flavio Becca, disposant des terrains nécessaires, et connu pour être le parrain du F91 Dudelange. Accessoirement, Becca est aussi un des plus importants acteurs du secteur de la construction et de l’immobilier, et comme par hasard, Jeannot Krecké est aussi ministre de l’économie depuis 2004.
La manière douteuse dont ce projet a été monté constitue d’ailleurs un des points soulevés par Berger. Dans sa réponse, le ministre du développement durable Claude Wiseler confirme le choix fait par le gouvernement précédent et indique que prochainement sera présenté un masterplan comprenant un certain nombre d’études et d’analyses sur l’opportunité du projet. Onze sites alternatifs auraient été envisagés, parmi lesquels le fameux Haebicht, mais Livange serait « le seul compatible avec la plupart des critères… ». Et le ministre de rajouter « à l’exception de celui relatif à la centralité du site ».
S’il est vrai que le site choisi présente certains avantages du point de vue de l’aménagement du territoire, tels que son accessibilité en train comme en voiture, les critiques comme le Mouvement écologique considèrent que le critère de la centralité est essentiel : la planification IVL demande de réaliser ce type de projet dans les centres régionaux – dont Livange ne fait évidemment pas partie. Par ailleurs, l’ONG constate l’incompatibilité du choix du site avec les plans sectoriels des zones d’activités et de protection des paysages. Or, dans sa réponse, le ministre mentionne bien les plans sectoriels primaires parmi les critères de sélection, mais ne semble pas voir d’incompatibilité – attitude qui sape un peu plus la crédibilité de ces mêmes plans.
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