Avec « Bang My Can », le Pascal Schumacher Quartet continue sur sa lancée : explorer les possibilités du jazz contemporain tout en inventant un son qui lui est propre.
Décidément, Pascal Schumacher est un artiste qui se développe selon ses propres critères. Si, il y a un peu moins d’un an, il a étonné par un album en duo – vibraphone et piano – incroyablement souple et mélodieux, il repart avec autant d’entrain avec son quartette en publiant un « Bang My Can » qui reste dans la continuité de leur précédent « Here We Gong ».
« La seule différence, c’est qu’il n’y a aucune reprise sur cet album », déclare Schumacher, « même si nous l’avions prévu. Mais finalement, nous n’avions rien pu rajouter d’essentiel aux chansons choisies pour reprendre, alors nous avons préféré laisser tomber ». Mais sinon, « Bang My Can » est un document du développement du quartette : « La majorité des morceaux ont été écrits pendant la précédente tournée. Donc, de façon tout à fait naturelle ».
Selon Schumacher, le changement principal réside dans l’addition d’un nouveau membre dans le collectif. Sa spécialité ? Ne pas jouer d’instrument, mais connaître le son et les idées du groupe et les réaliser. En d’autres mots, le quartette s’est adjoint les services d’un ingénieur du son permanent. « C’est très important pour moi d’avoir quelqu’un qui peut traduire mes idées dans la réalité », déclare Schumacher. Ainsi, le nouveau membre accompagne le groupe aussi bien en tournée qu’au studio, où il est responsable du mixage. Ce n’est que le mastering – l’assouplissement final – qui est confié à une autre personne.
Cela fait aussi que l’approche du Pascal Schumacher Quartet diffère en beaucoup de points de celle de groupes de jazz traditionnels. « On essaie de faire du jazz avec une approche plus pop-rock. Certes, nos compositions restent instrumentalement du jazz, mais le son et notre façon de composer sont les mêmes que ceux employées dans le genre mainstream ».
Ce qui fait que dans beaucoup d’endroits où ils jouent – surtout hors du vieux continent – on les considère comme des « avant-gardistes européens ». Une approche qui semble vraie, tant les morceaux de « Bang My Can » se trouvent dans le sillage d’autres jeunes groupes de jazz européens comme les, malheureusement décédés, E.S.T. ou encore le trio de Yaron Herman. Et que cette musique est appréciée est souligné par deux faits : d’abord le support non seulement de la toute nouvelle agence de promotion musicale du gouvernement « Music LX », mais aussi celui par l’agence allemande « Initiative Musik GmbH », qui a financé une grande partie des coûts de production. Et puis le fait que leurs tournées se font dans des contrées de plus en plus éloignées, comme l’Australie, où ils feront leur troisième apparition cet automne.
En d’autres mots : le concert de présentation qui aura lieu le 19 mai au centre culturel « opderschmelz » à Dudelange ne sera qu’un coup de départ pour un voyage qui les mènera aux quatre coins de la planète. On leur souhaite bonne chance.