Si Proust n’avait besoin que de sa madeleine pour se replonger dans son enfance, Alexandra Fixmer nous en offre toute une caisse dans son livre « La petite reine du Lampertsbierg ». Sous-titré « Une enfance luxembourgeoise », le livre a la particularité d’être écrit depuis une perspective enfantine, ce qui est charmant, car ce choix stylistique ne laisse aucune place à la mélancolie de l’âge. Un choix d’ailleurs très conséquent, aux allures oulipiennes, puisqu’elle s’est imposée la contrainte de ne jamais utiliser de majuscule. Alexandra Fixmer nous parle directement comme si elle était toujours cet enfant qui se laisse subjuguer par le charme de la visite chez le boulanger du coin ou par la préparation de l’apéro de son grand-père. Mais ce ne sont pas que des bons souvenirs qui émergent de cette enfance royale. Le livre d’Alexandra Fixmer évoque aussi des côtés sombres comme ce passage où elle parle de la messe : « le curé parle très fort et il regarde furieusement ceux qui sont assis sur les bancs froids et durs. lui il parle deux langues. il chante en français et il crie en luxembourgeois. il parle comme papa quand j’ai fait une très grosse bêtise. sauf que là, c’est pas papa, et je n’ai pas fait de bêtise ». D’ailleurs c’est surtout la crédulité de son environnement et l’omniprésence du catholicisme dans la vie quotidienne qui laissent une impression bizarre au lecteur. D’un côté, il reconnaît certes le monde de son enfance, de l’autre, il peut – surtout grâce à la perspective de l’enfant-roi – estimer le temps qui a passé depuis. Il constate, par contraste, combien la société luxembourgeoise a changé et combien de choses, bonnes ou mauvaises, ont disparues. En procédant de la sorte, Alexandra Fixmer réussit un double exploit : écrire un livre pour enfants, car grâce au style, il est tout à fait adapté à une lecture dès le plus jeune âge. De l’autre, il offre au lecteur adulte un magnifique miroir dans lequel il peut se reconnaître.
« La petite reine du Lampertsbierg – Une enfance luxembourgeoise », est paru aux éditions ultimomondo.
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