Les dépenses de cohésion de l’Union européenne sont particulièrement intéressantes pour les fraudeurs : la Cour des comptes reste pessimiste.
« Les États membres devraient redoubler d’efforts pour combattre la fraude dans les dépenses de cohésion de l’Union européenne » – le communiqué envoyé ce matin par la Cour des comptes européenne est sans appel. Selon elle, « 4.000 irrégularités potentiellement frauduleuses portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union européenne ont été relevées entre 2013 et 2017. Elles représentaient près de 1,5 milliard d’euros d’aide de l’Union européenne, dont 72 % concernaient la politique de cohésion ». C’est-à-dire des moyens provenant du Fonds européen de développement régional, du Fonds de cohésion et du Fonds social européen.
Pour la Cour des comptes, les responsables « au premier chef » sont les États membres eux-mêmes. Des États qui donc n’auraient pas entrepris les efforts nécessaires. Le membre luxembourgeois de la Cour, le libéral Henri Grethen, est cité dans le communiqué et donne les chiffres suivants : si la politique de cohésion représente un tiers du budget de l’Union européenne, elle est aussi la cible de 40 pour cent des fraudes signalées et de 75 pour cent des montants concernés par les fraudes.
Et pourtant, les États resteraient trop optimistes concernant l’efficacité des mesures en place – même si certaines améliorations ont été apportées. Afin de pallier ces risques, la Cour des comptes européenne exhorte les États membres à adopter des stratégies fiables et la Commission européenne à mieux surveiller ses mécanismes de réponse à la fraude.