Au Luxembourg, le Super Tuesday a coïncidé avec le début de la primaire des Democrats Abroad. Les expatrié-e-s semblent avoir une préférence pour Bernie Sanders, à contre-courant de la tendance dans leur pays d’origine.
Alors que de nouvelles primaires ont lieu aux États-Unis aujourd’hui, le décompte de celles de mardi dernier – le Super Tuesday – est toujours en cours dans trois États sur quatorze. La primaire démocrate, qui désigne le ou la candidat-e devant affronter Donald Trump, continue ce mardi 10 mars dans six États, avec 352 délégué-e-s à attribuer. Un rendez-vous important pour les deux candidats encore en lice qui font le poids, Joe Biden et Bernie Sanders.
Pendant ce temps-là se termine une élection qui ne représente qu’une goutte d’eau dans la mer des délégué-e-s : la Democrats Abroad primary, avec 13 mandats à pourvoir. « Oui, nous sommes comme notre propre État », explique Natalie Bachiri, la présidente de la section luxembourgeoise des Democrats Abroad (membres du parti démocrate expatrié-e-s). Selon elle, le bureau de vote ouvert les mardis 3 et 10 mars au hall Victor Hugo ne sert pas seulement à voter aux primaires, mais aussi à sensibiliser les Américain-e-s du Luxembourg à la possibilité de participer à l’élection présidentielle le 3 novembre.
Joe Sanders bat Bernie Biden ?
Cette primaire « luxembourgeoise » sera au centre d’un article (en allemand) dans le woxx à paraître ce vendredi. Mais les résultats du premier décompte sont connus : mardi dernier, sur les 33 votes exprimés, plus des deux cinquièmes sont allés à Bernie Sanders, seulement moins d’un tiers à Joe Biden, tandis qu’Elizabeth Warren a fait un score respectable avec un peu plus d’un quart des voix. Un résultat un peu décalé par rapport à ce qui s’est passé le même jour aux Étas-Unis : en termes de délégués gagnés le jour du Super Tuesday, Biden a nettement devancé Sanders. Et comme il y en avait à attribuer 1.344, cela le place désormais en tête.
Jusque-là, les primaires s’étaient plutôt bien passées pour Sanders, qui s’était révélé le candidat le plus populaire dès l’élection du 3 février dans l’Iowa. La série de victoires de Sanders laissait planer un doute sur les chances des autres candidat-e-s, notamment de Joe Biden. Certes, peu avant le Super Tuesday, deux candidat-e-s centristes avaient quitté la course et apporté leur appui à Biden, mais l’entrée en lice du milliardaire Michael Bloomberg aurait pu diviser l’aile droite du parti démocrate et affaiblir Biden.
Des primaires à la présidentielle
Il n’en a rien été, et désormais Sanders se retrouve à son tour en position de devoir démontrer la crédibilité de sa candidature. Cela n’est pas forcément facilité par la sortie de Bloomberg, qui soutiendra Biden, et celle de Warren, qui malgré son profil de gauche, n’a pas voulu soutenir Sanders pour le moment.
Les primaires de ce mardi 10 mars sont donc importantes, en attendant le débat télévisé du 15 mars, et deux jours plus tard la manche probablement décisive des primaires. Le mardi 17, on votera dans quatre « gros » États, avec 577 délégué-e-s à attribuer. Si Bernie Sanders devait perdre lors des deux étapes à venir, ses chances de remporter la primaire seraient quasiment réduites à zéro. Ce serait alors le « triomphe de l’establishment » aux yeux de ses supporters, et une grosse source de déception au sein de la gauche américaine (voir woxx 1570 « Bernie, et ensuite ? »). Certes, Joe Biden a de bonnes chances d’évincer Donald Trump, ce dont personne à gauche ne se plaindra. Mais a priori, aux yeux de celles et ceux qui croient nécessaires de grands changements, un président Biden signifie aussi quatre années de perdues.