Environnement et développement : Avec les ONG, pour le climat

Soutenir les pays en développement face au défi climatique, c’est l’objectif du nouveau partenariat entre ministère de l’Environnement et ONG de développement.

(Photo : astm.lu)

« Désormais, il y en a qui freinent. » C’est une des conclusions que Carole Dieschbourg tire de la conférence climatique intermédiaire qui vient d’avoir lieu à Bonn. Elle regrette que les États-Unis, qui en amont de la conférence de Paris en décembre 2015 allaient de l’avant avec la Chine et l’Union européenne, aient changé de politique. Notamment en ce qui concerne le financement de la transition énergétique dans les pays en développement. « Il est d’autant plus important que nous tenions nos engagements », martèle la ministre de l’Environnement. Et quoi de mieux pour prouver sa détermination que cette conférence de presse, lundi dernier, présentant un partenariat pour le climat avec des ONG de développement ?

Le gouvernement cofinancera des projets climatiques de préférence dans les pays partenaires du ministère de la Coopération, dans les pays les moins avancés et dans les petits États insulaires, explique Dieschbourg. Sur les 120 millions d’euros consacrés par le Luxembourg à l’aide climatique entre 2014 et 2020, 11 millions sont disponibles pour des projets d’ONG à partir de 2017. La ministre insiste sur le fait qu’il ne s’agira pas de projets « one shot », mais que l’objectif est de réussir un transfert de compétences et d’agir dans la durée. Le discours a tout pour plaire aux représentants des ONG, participant à la présentation, surtout que Dieschbourg assure que ces fonds seront en plus de l’aide au développement. Ceci alors que de nombreux pays tentent de faire comptabiliser leur aide climatique comme aide au développement, celle-ci étant loin en dessous des 0,7 pour cent du PIB sur lesquels ils se sont engagés.

L’aide luxembourgeoise ira à des projets d’ONG qui bien entendu ne peuvent pas déjà bénéficier d’un financement du ministère de la Coopération, et remplissent certains critères génériques tels que la conformité au développement durable ou l’existence d’un besoin. Mieux, le ministère a prévu une liste négative, excluant de tout cofinancement certains types de projets : centrales nucléaires et au charbon, projets de grands barrages et de biocarburants. Des exceptions sont faites pour les deux derniers s’ils démontrent leur compatibilité avec le développement durable, notamment en respectant les intérêts des habitants des lieux. « Nous ne voulons pas de projets contre-productifs, mais une cohérence de nos politiques », insiste Dieschbourg.

Ceux qui trinquent

Interrogée par le woxx, la ministre a écarté l’idée que ces projets serviraient de « flexible mechanism », c’est-à-dire permettraient au Luxembourg de racheter les insuffisances de son engagement climatique national. Dieschbourg a assuré que désormais, les engagements de réduction de CO2 pourront être tenus grâce aux efforts importants en matière de politique climatique nationale.

« Ces projets ne sont pas de la générosité à nos yeux, mais la réparation de notre dette climatique », explique Dietmar Mirkes de l’ASTM. Le projet de son ONG doit aider des populations au Burkina Faso, mal préparées aux conséquences du changement climatique, à développer de nouvelles pratiques agricoles. Quant au projet de la Caritas, présenté par Michael Feit, il soutient des paysans habitant sur des îles fluviales au Bangladesh. Des projets comme ceux-ci, tournés surtout vers l’adaptation, sont financés à 100 pour cent par le gouvernement. La ministre explique que par le passé, la plupart des projets étaient consacrés à la réduction des émissions, donc à l’atténuation du changement climatique, plutôt qu’à l’adaptation à celui-ci. C’est cette lacune qu’elle souhaite ainsi combler.


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