Les premiers résultats des négociations sur la politique énergétique européenne ne satisfont qu’à moitié l’ONG écologiste.
Le 11 juin, des militant-e-s de Greenpeace avaient escaladé la façade du centre de conférences au Kirchberg (voir online-woxx : « Renouvelez l’Europe ! »). Cela valait-il le coup de monter une action pour le Conseil des ministres consacré au Clean Energy Package ?
Oui et non, c’est la réponse officielle de Greenpeace par voie de communiqué. En effet, l’accord trouvé en trialogue deux jours plus tard contient différents volets. D’un côté, l’ONG se félicite que « l’UE encourage une révolution solaire sur nos toits », de l’autre elle constate que « les objectifs en matière d’énergies renouvelables sont insuffisants pour entreprendre une action climatique sérieuse ».
« Cet accord (…) donne aux personnes et aux communautés un plus grand contrôle sur leur consommation d’énergie, leur permettant d’accélérer le développement des énergies renouvelables et de défier les géants de l’énergie », a déclaré Sebastian Mang de Greenpeace. Par le passé, des contraintes et des sanctions, par exemple la « taxe solaire » espagnole pesant lourdement sur les activités de projets à petite échelle, avaient freiné les initiatives citoyennes.
Plus de solaire, moins d’énergies renouvelables !?
Greenpeace estime que dorénavant, la population pourra participer à la « révolution énergétique européenne », puisque les institutions de l’Union ont établi « le droit des citoyens européens, des autorités locales, des petites entreprises et des coopératives à produire, consommer, stocker et vendre leur propre énergie renouvelable ». L’ONG se félicite particulièrement que l’UE reconnaît « le rôle joué par les coopératives contrôlées démocratiquement dans la transition énergétique » et rappelle que celles-ci « apportent huit fois plus de revenus à l’économie locale qu’un projet d’une grande société d’électricité ».
Par contre, le compromis sur un objectif de 32 pour cent d’énergies renouvelables en 2030 n’est pas du goût de Greenpeace. Le Parlement européen avait abandonné sa proposition de 35 pour cent, soutenue par certains gouvernements, mais combattue par d’autres (voir online-woxx « Kleiner Durchbruch für erneuerbare Energien »). Accessoirement, l’ONG critique le compromis en matière d’agrocarburants consistant à geler leur utilisation au niveau actuel et à interdire l’huile de palme… à partir de 2030.