Un vent mauvais souffle depuis un certain temps sur le hall des Soufflantes à Esch-Belval : l’amicale des hauts fourneaux A et B a mis en place une pétition pour le préserver et pour avoir des éclaircissements.
Après avoir été un des points cardinaux de l’année culturelle 2007, grâce à l’exposition « All We Need », le hall des Soufflantes, superbe bâtiment datant du début du 20e siècle, est retombé dans l’oubli. Alors que l’équipe coordinatrice de la capitale culturelle 2022 envisageait de l’utiliser pour le « Remix Culture Club », côté politique l’entrain semble manquer. Et les informations cruciales aussi.
Le woxx a pu joindre Dan Cao, de l’amicale, qui assure que son association ne connaît même pas le propriétaire actuel du bâtiment : « Est-ce l’Agora, le Fonds Belval ou le ministère de la Culture ? Personne n’a su jusqu’ici nous donner une réponse satisfaisante à cette simple question. Et nous n’avons pas commencé hier à nous engager pour que le hall des Soufflantes soit préservé – c’est depuis 2006 que nous nous engageons dans cette direction. » Point de vue projets, Cao rappelle qu’il y a eu des idées d’architectes sur comment on pourrait pérenniser le hall tout en l’intégrant dans le tissu urbain du site Belval : « Et puis, pour nous il serait important que le CNCI (Centre national de la culture industrielle) y voie le jour », ajoute-t-il.
C’est pourquoi l’amicale se dit aussi un peu perplexe par rapport aux déclarations des responsables politiques, surtout du CSV qui a repris les rênes à Esch en octobre dernier. Alors que le bourgmestre Georges Mischo se disait toujours opposé à un démantèlement, dans une interview au Tageblatt (celle-là même où il conspuait les coordinateurs d’Esch 2022), il a rétropédalé en se disant favorable à un concept « Box in the Box » – qui ne peut être que provisoire. « Je ne comprends pas les dires de Mischo, et j’aimerais bien savoir comment le CSV eschois envisage les choses. En tout cas, André Zwally (échevin conservateur) est à cent pour cent avec nous », commente Cao.
Quant aux rumeurs persistantes qu’un promoteur aurait d’ores et déjà jeté un œil sur le terrain, Cao n’en est pas au courant, mais met en garde : « Si quelqu’un veut y construire des logements, qu’il prenne en compte la contamination des sols et aussi le fait qu’à 50 mètres de là, il y a une aciérie qui fonctionne toujours et puis aussi une gare de fret qui peut faire un boucan infernal. »
Finalement, on ne peut que rappeler le programme gouvernemental de 2013, qui promettait de relancer le hall des Soufflantes (tout comme les ardoisières de Martelange). Donc, même si le hall n’est pas protégé par le Service des sites et monuments, l’achever maintenant reviendrait tout simplement à briser encore une promesse électorale.