La halle des Soufflantes à Esch-Belval ne sera donc finalement pas utilisée pour accueillir le QG d’Esch 2022. La ministre de la Culture invoque des raisons de sécurité. Ce qui laisse tout de même quelques questions ouvertes.
C’est donc non, la halle des Soufflantes ne servira pas pour l’année culturelle, « au regard en particulier de l’état de la couverture de béton du bâtiment, de la présence d’amiante, de l’état de l’enveloppe thermique et des dégradations par ailleurs constatées, la halle nécessite d’importants travaux ». Des travaux si importants que les conditions de sécurité pour des milliers de visiteurs ne seraient pas réunies – c’est ce que répond la ministre de la Culture à une question des député-e-s socialistes Lydia Mutsch, Franz Fayot et Mars Di Bartolomeo.
Néanmoins, Sam Tanson rappelle que l’accord de coalition prévoit la valorisation du patrimoine industriel, dont la halle serait « un bâtiment phare », qui figure toujours parmi « les préoccupations du ministère ». De bonnes intentions, qu’on peut tout de même mettre en doute face au refus du ministère de classer enfin ce bâtiment, une question qui selon la même réponse « ne se pose pas pour l’instant ». Pourquoi ne pas la classer, si elle est vraiment une priorité ?
Et puis d’autres questions se posent aussi : comment un bâtiment qui a déjà servi à accueillir pour l’année culturelle en 2007 des milliers de visiteurs-euses lors de l’exposition « All We Need » peut-il se dégrader à un tel point que, 12 ans plus tard, il est déclaré insalubre ? Est-ce que ce délabrement fait partie des plans du Fonds Belval, qui de toute façon préférerait la détruire pour construire des logements et des bureaux bien plus profitables, comme le suppose entre autres l’historien Denis Scuto dans une chronique radio ? Et quel rôle a joué le Service des sites et monuments, qui disposait d’une enveloppe de 5 millions d’euros pour rétablir la halle – ou du moins la garder en état –, disparue dans les coupes budgétaires ?
Deux choses sont claires : l’histoire n’est pas finie, et c’est bien la première grosse déception à venir de la nouvelle ministre de la Culture…