À l’occasion du Sommet mondial sur l’action humanitaire, Amnesty international a publié une enquête mondiale qui montre qu’une grande majorité de gens sont prêts à faire des efforts pour accueillir les réfugiés.
Le nouvel indice d’acceptation des réfugiés classe 27 pays de tous les continents en fonction de la proportion de leurs habitants qui seraient prêts à laisser des réfugiés s’installer dans leur pays, leur ville, leur quartier ou chez eux. Ce sondage révèle qu’une majorité accueillerait les réfugiés à bras ouverts. Il montre aussi que les discours politiques antiréfugiés sont loin d’être en phase avec l’opinion publique.
Un indice mesure pour la première fois le degré d’acceptation des réfugiés
Presque la moitié des personnes interrogées en Chine (46 %) ont affirmé qu’elles seraient prêtes à accueillir des réfugiés chez elles. Plus de la moitié des personnes interrogées en Allemagne (57 %) se sont déclarées prêtes à accueillir des réfugiés dans leur quartier, et une sur dix à son domicile. La quasi-totalité des Allemands (96 %) ont dit qu’ils accepteraient des réfugiés dans leur pays. Le Royaume-Uni arrive au deuxième rang en ce qui concerne la proportion d’habitants prêts à accueillir des réfugiés chez eux (29 %). Une grande majorité d’entre eux (87 %) laisseraient les réfugiés entrer au Royaume-Uni.
Dans certains pays qui ont déjà accueilli de nombreux réfugiés, le degré d’acceptation ne semble pas baisser. Ainsi, la Grèce et la Jordanie figurent, au même titre que l’Allemagne, parmi les dix premiers pays du classement.
Pour déterminer l’indice d’acceptation des réfugiés, on a demandé à 27.000 personnes jusqu’où elles seraient prêtes à aller dans l’accueil des réfugiés, sur une échelle progressive : chez elles, dans leur quartier, dans leur ville ou village, et dans leur pays – ou pas du tout.
À l’échelle mondiale, une personne sur dix serait prête à prendre des réfugiés chez elle. 32 % des personnes interrogées se sont déclarées prêtes à accueillir des réfugiés dans leur quartier, 47 % dans leur commune et 80 % dans leur pays. Seulement 17 % ont déclaré qu’elles leur refuseraient l’entrée. La Russie est le seul pays où une majorité (61 %) a affirmé vouloir refuser l’entrée aux réfugiés.
73 % des personnes interrogées étaient d’accord avec l’affirmation selon laquelle les personnes fuyant une guerre ou des persécutions devaient pouvoir trouver refuge dans d’autres pays. Les Espagnols, les Allemands et les Grecs se sont montrés particulièrement favorables au droit d’asile.
Pour remédier à la crise mondiale des réfugiés, Amnesty International appelle les gouvernements à réinstaller 1,2 million de réfugiés d’ici à la fin 2017. C’est beaucoup plus que les 100.000 places offertes chaque année par les gouvernements, mais cela représente moins d’un dixième des 19,5 millions de réfugiés que compte aujourd’hui la planète.
Amnesty International demande aussi aux gouvernements, lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire qui se tiendra à Istanbul les 23 et 24 mai 2016, de s’engager à mettre en place un nouveau système permanent de partage de la responsabilité d’accueillir et d’aider les réfugiés.