Selon une récente étude de l’Insee – le Statec français – le produit intérieur brut (PIB) du Grand Est (GE), la région voisine du Luxembourg, s’élevait en 2018 à 161 milliards d’euros, soit 6,8 % du PIB national français, sensiblement moins que le poids démographique de la région (8,3 %). Entre 1990 et 2018, la croissance du PIB du GE était parmi les plus basses, avec un taux de + 0,9 %, alors que le PIB national français progressait en même temps de 1,6 %. Le PIB par habitant du GE s’élevait à 28.300 euros en 2017, soit moins que la moyenne de la province française. Si, en 1990, il devançait cette moyenne de 700 euros, il est devenu inférieur une première fois en 2005. Une explication en est l’augmentation plus forte du nombre de travailleurs frontaliers. Ainsi, en 2017, ils et elles étaient 177.000 à passer la frontière tous les jours, soit 7,9 % des actifs de la région, contribuant ainsi à la création de richesse économique d’autres territoires et ne contribuant au PIB du Grand Est que par leurs dépenses. C’est ce que rappelle aussi Claude Gengler, ex-conseiller de gouvernement grand-ducal, à travers le site audeladesfrontieres.eu, dont il est un des animateurs : un pays comporte normalement deux fois plus d’habitants que d’emplois. Or, au Luxembourg, ce rapport va bientôt se rapprocher de 1. Les Lorrain-nes aliment ainsi le PIB par tête grand-ducal, qui serait 45 % moins élevé si on incluait non seulement la population résidente, mais aussi les frontaliers-ères et leur famille dans le calcul.
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