La conférence climatique de la jeunesse en ligne a passé deux semaines en échanges et délibérations. À la fin, elle a notamment adressé une lettre aux responsables politiques.
Toute la Gaule est occupée, pardon, toute la communauté internationale est occupée par la crise de la Covid-19… et en a oublié la crise climatique. Toute ? Un petit groupe de jeunes résiste encore, rassemblé-e-s dans un village virtuel. Sous le nom de « Mock COP » la jeunesse a organisé une conférence climatique intermédiaire, puisque la COP26 officielle a été repoussée d’une année entière, jusqu’en novembre 2021 (woxx 1607 : Le climat n’attend pas). Terminée ce 1er décembre, après deux semaines d’échanges, les résultats de la Mock Cop sont désormais disponibles en ligne (www.mockcop.org).
Les 330 délégué-e-s, âgé-e-s de 11 à 30 ans, représentant 140 pays ont échangé des déclarations, suivi des conférences, se sont rassemblé-e-s en comités, ont élaboré des textes et voté des amendements. Une bonne partie des activités est documentée à travers des documents et des vidéos (2e article, à paraître). Pour finir, une lettre a été adressée aux chef-fe-s d’État et au secrétaire général de l’ONU, expliquant leur démarche et leurs attentes.
Le Nord et le Sud remis à leur place
Dans ce courrier, elles et ils insistent sur les « améliorations » de la Mock COP par rapport aux conférences climatiques officielles. Ainsi, « elle a amplifié les voix des communautés marginalisées et sous-représentées », s’accordant le temps « d’entendre les vérités désagréables sur l’abandon des groupes les plus vulnérables par le Nord global ». Les jeunes ont fermé les portes virtuelles aux lobbyistes des intérêts économiques afin d’être libres de « réfléchir au-delà des narratifs basés sur la croissance ». Enfin, cette COP alternative a été « inclusive » avec 72 pour cent des délégué-e-s du Sud global, 63 pour cent de ces personnes étant femmes ou non binaires.
La crise de la Covid-19 a non seulement provoqué l’organisation de la Mock COP, mais a aussi amené un changement de perspective. Dans leur lettre, les jeunes rappellent qu’avant, ils pensaient que les gouvernements ne voulaient, ni ne pouvaient agir à la hauteur du défi climatique. « Or, des derniers mois, vous avez pris des mesures conséquentes, uni- et multilatérales, pour parer à la menace du virus. Nous vous demandons maintenant de prendre des mesures tout aussi conséquentes et d’agir urgemment afin de parer aux menaces du changement climatique et de la crise écologique. » La lettre demande aussi aux responsables politiques de lire le traité élaboré par la Mock COP (3e article, à paraître). Sur cette base, les chef-fe-s d’État devraient changer de politique dans leurs pays et contribuer à établir un consensus international pour une COP26 ambitieuse.