Les gadgets digitaux, ce n’est plus réservé aux automobilistes. Tour d’horizon des accessoires pour rendre plus intelligent votre vélo… à défaut du monde qui l’entoure.
Vous en avez rêvé, Google l’a fait ! Il y a un mois, le géant américain a annoncé qu’après la voiture autonome, voici arrivé le vélo qui roule tout seul. Plus précisément, l’annonce, complétée par un joli clip vidéo, a été faite le premier avril. Or, les véritables fanas du deux-roues risquent d’y voir le symptôme d’une mauvaise approche de la mobilité future plutôt qu’un poisson d’avril réussi. En effet, dans un monde de plus en plus automatisé et numérisé, pourquoi n’y en aurait-il que pour les automobilistes ?
Nous pouvons les rassurer. L’internet des objets (« Internet of Things », IOT) inclut la bicyclette. La preuve : il y a quelques semaines, le magazine informatique allemand « c’t » publiait un dossier sur la « smartphonisation du vélo ». La panoplie de gadgets dont vous pouvez équiper votre monture est impressionnante. Mais tout d’abord, vous devrez vous procurer un accessoire qui n’a rien d’électronique : une fixation pour le smartphone ou la tablette. Après, comme en voiture, ce sera une douce voix d’homme ou de femme qui vous guidera par routes et pistes cyclables… jusqu’à ce que la batterie se décharge, à moins d’avoir installé un dispositif permettant de la connecter à la dynamo de la bicyclette.
Mesurer sa vitesse ou la distance parcourue se fait désormais également à même le smartphone. Pour cela, les capteurs modernes, tout comme les poignées de commande, se connectent au téléphone sans fil, avec Bluetooth. Les constructeurs de fournitures ont même défini un profil commun, appelé CSCP pour « Cycling Speed and Cadence Profile ». Au-delà, tout est possible, mais pour surveiller par exemple la force d’appui exercée sur la pédale, il faudra dépenser 1.000 euros ou plus – le sport d’élite assisté par ordinateur est à ce prix.
Vague verte !
Les navetteurs à deux roues seront tentés quant à eux par le radar rétroviseur, qui détecte et affiche les voitures et contribue à la sécurité, même s’il ne vous met pas à l’abri d’un chauffard. Autre cauchemar de cycliste, le voleur prend désormais un gros risque : des dispositifs permettant une géolocalisation peuvent être dissimulés sous la selle ou dans un feu arrière. Enfin, pour les étourdis, un cadenas commandé par Bluetooth sera plus sûr et plus pratique que les modèles traditionnels… à condition de ne pas égarer son smartphone.
Alors, peut-on encore pédaler sans un « vélo intelligent » ? Oui, car l’utilité de la plupart de ces gadgets – coûteux de surcroît – n’est pas si évidente. La « Smart Mobility » passe peut-être par d’autres mesures. Ainsi, Siemens a développé le système Sitraffic, qui permet à des cyclistes ayant installé l’app « SiBike » de bénéficier d’une vague verte aux feux de signalisation. Non, ce n’est pas un poisson d’avril. Mais au vu de la vitesse d’escargot à laquelle avance la télématisation des autobus, il ne faut pas espérer en bénéficier de sitôt au Luxembourg.