Puto G : Kartheiser accusé d’alimenter des « ressentiments xénophobes »

von | 01.09.2018

Le Musée de la Résistance prend la défense des personnes venues, le 4 juillet dernier exprimer leur deuil après la mort du rappeur dans des circonstances troubles.

Frank Schroeder (à dr.) dans l’entrée du Musée national de la résistance (source: facebook)

Dans une lettre ouverte à la presse, le directeur du Musée national de la résistance, Frank Schroeder réagit au député ADR Fernand Kartheiser qui, dans une question parlementaire adressée au ministère d’État avait estimé que la marche blanche organisée en hommage à Puto G, le 4 juillet dernier sur le parvis du musée à Esch-sur-Alzette, avait dénaturé les lieux.

« Des centaines de personnes y ont déposé des fleurs et des bougies. Des bougies qui ont continué à brûler les jours d’après : c’est surtout des jeunes qui ont fait le pèlerinage devant le monument pour exprimer leur chagrin et leur deuil » explique le directeur du Musée de la résistance, en ajoutant que « ce sont des images que nous connaissons » – la mort de stars provoquant souvent ce genre de réactions spontanées, précisant que ces images ne l’ont « jamais choquées ».

Le directeur du musée reconnaît qu’il n’y a pas eu de « demande officielle auprès de la Ville pour organiser le rassemblement du 4 juillet. Et il est vrai que les traces de cire ont nécessité une intervention des services communaux – comme c’est le cas pour toute manifestation publique, marché, kermesse ou fête ».

Mais de là à parler d’« acte de non-respect » comme l’insinue Fernand Kartheiser… Dans sa lettre ouverte, Frank Schroeder se veut clair :  « Est-ce qu’une manifestation semblable en honneur d’un artiste “ luxembourgeois “ aurait suscité les mêmes réactions ? Certains ont parlé de non-respect par rapport à notre culture … Dans ce cas, le “ problème “ se résumerait à l’origine majoritairement capverdienne et portugaise des personnes endeuillées. Donc à des motifs purement racistes. »

Et d’ajouter que s’il ne reproche pas au député ADR d’avoir des ressentiments xénophobes, sa question parlementaire aura toutefois «fait le jeu de ceux qui en ont ».

Le rappeur Puto G est mort noyé, le 30 juin dernier au lac de Remerschen. Le décès, dans des conditions troubles, du chanteur portugais, très apprécié par la communauté capverdienne, avait soulevé des questions de racisme quotidien.

La lettre dans son intégralité :

Lettre ouverte en réaction à une question parlementaire de M. le député Fernand Kartheiser concernant les monuments du souvenir.

M. le député,
Le 4 juillet a eu lieu, auprès du monument aux morts du Musée national de la Résistance, une cérémonie en hommage à un musicien et acteur portugais d’origine capverdienne, décédé accidentellement la semaine précédente. Des centaines de personnes y ont déposé des fleurs et des bougies. Des bougies qui ont continué à brûler les jours d’après : c’est surtout des jeunes qui ont fait le pèlerinage devant le monument pour exprimer leur chagrin et leur deuil.
Ce sont des images que nous connaissons. Suite à des accidents graves ou à la mort d’un(e) star, les gens se rassemblent et déposent fleurs, bougies et photos pour expriment leur empathie. Des images qui ne m’ont jamais choquées – bien au contraire.
Quand José Carlos Cardoso, connu sous son nom d’artiste Puto G, est décédé, ses amis et fans ont décidé d’en faire ainsi, et ont choisi … le monument aux morts à Esch-sur-Alzette. Une idée aberrante ? Pas pour moi.
Il est vrai qu’il n’y a pas eu de demande officielle auprès de la Ville pour organiser le rassemblement du 4 juillet. Et il est vrai que les traces de cire ont nécessité une intervention des services communaux – comme c’est le cas pour toute manifestation publique, marché, kermesse ou fête.
Vous n’êtes pas le seul à considérer que cette cérémonie ait dénaturée (« uerg verschampeléiert ») le monument et constituée un acte de non-respect.
De non-respect par rapport à quoi ?
Est-ce qu’une manifestation semblable en honneur d’un artiste « luxembourgeois » aurait suscité les mêmes réactions ? Certains ont parlé de non-respect par rapport à notre culture … Dans ce cas, le « problème » se résumerait à l’origine majoritairement capverdienne et portugaise des personnes endeuillées. Donc à des motifs purement racistes.
Je ne prétends aucunement que votre question parlementaire ait été motivée par des ressentiments xénophobes. Néanmoins, elle aura fait le jeu de ceux qui en ont.

Frank Schroeder, 
directeur du Musée national de la Résistance

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