Depuis leur création les hauts-fourneaux de Belval-Ouest n’ont jamais été des beautés au sens premier du terme. Et si aujourd’hui des initiatives se créent pour les sauver, c’est tant par des soucis historiques et identitaires que pour l’esthétique. Car l’attirance qu’on peut avoir pour ces hideux colosses relève plutôt de l’expressionnisme que d’un goût pour le beau et le juste. En parcourant l’exposition de Ben Carter à la Rockhal, on a vite l’impresssion que le peintre et sculpteur n’a rien saisi de cette atmosphère déglinguée et romantique que dégagent les hauts-fourneaux. Couleurs pastelles, traits moux et perspectives légèrement décalées font disparaî tre la réalité des friches et la plongent dans une masse kitsch et de mauvais goût. Mauvais coup pour l’artiste, et avantage pour les visiteurs: derrière les baies vitrées du centre de ressources de la Rockhal, qui héberge l’exposition, les vrais hauts-fourneaux montrent encore leur visage. Espérons que les responsables du Fonds Belval ne s’inspirent pas trop des visions de Ben Carter, sinon ce sera un Disneyland garanti.
A la Rockhal, jusqu’au 1er août.
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