ARCELOR-MITTAL: Le vrai visage de Lakshmi ?

Ce fut une semaine mouvementée pour Arcelor-Mittal: l`accident dans une mine kazakhe, les suppressions de postes à Gandrange et l’annonce que la multinationale pourrait entrer dans le capital de la Cegedel – on attend la suite.

L’usine de Gandrange fut un argument stratégique dans la bataille que mena Mittal-Steel pour reprendre Arcelor. Acheté en 1999 pour un franc symbolique, Lakshmi Mittal avait rentabilisé le site déficitaire en créant de nouveaux emplois et en assurant la formation des ouvriers. Gandrange, c’était l’exemple qui revenait à chaque fois qu’un journaliste osait traiter Mittal de capitaliste sans coeur. Maintenant que le magnat indien a eu ce qu’il voulait, il semble que son intérêt pour les travailleurs lorrains est en baisse. Le nombre de postes en danger varie entre 500 et 700. Même si le numéro un de la production d’acier dans le monde a promis de transférer les emplois vers Florange et Luxembourg, les perspectives restent grises. Le site de Florange devrait fermer en 2015 et malgré l’engagement d’Arcelor-Mittal d’« assumer pleinement sa responsabilité sociale », la confiance des ouvriers lorrains envers leur patron est gravement endommagée. Les conflits sociaux en Lorraine sont d’une intensité à laquelle la multinationale devra encore s’habituer. Avec l’exemple de Daewoo en tête, les employés gandrangeois ont déjà séquestré la direction du site ce mercredi. Une démonstration à Luxembourg-Ville, devant le siège de la firme, est d’ailleurs prévue pour jeudi prochain.

Sur le plan de l`approvisionnement énergétique, Lakshmi Mittal semble déterminé à assurer ses arrières. Car l’annonce de la Cegedel d’envisager une fusion avec les fournisseurs de gaz Soteg et Saar Ferngas prend toute sa saveur quand on sait qu`alors le géant indien serait actionnaire majoritaire de cette éventuelle nouvelle structure qui pourrait devenir le principal fournisseur d’énergie pour la Grande Région. Et cela à nouveau aux dépens de l’Etat luxembourgeois, qui détient aussi 45 pour cent de parts dans la Cegedel et 30 pour cent dans la Soteg.

Le fait que ces deux nouvelles nous parviennent en une semaine et cela juste après une réunion du comité restreint du comité d’entreprise européen d’Arcelor-Mittal, qui analysait la situation des activités européennes, donne à penser que la multinationale est sur le point de restructurer ses activités sur le vieux continent. Vers où pointe-t-elle ? Ce n’est pas difficile à savoir : plus de profits. On n’apprend rien à un numéro un.


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