(lc) – La critique de la société du spectacle ne date pas d’hier. Les avancées des penseurs autour de Guy Debord ont en leur temps contribué à préparer mai 68. Depuis, le souffle est retombé et la machine politico-médiatique a su tout récupérer, dans le sens qu’elle produit – et donc contrôle – sa propre critique. Face à cette situation rocambolesque, le critique et chercheur littéraire Christian Salmon a tenté de faire le point. Son livre « Verbicide – Du bon usage des cerveaux disponibles » regroupe essais et articles qui traitent du nouvel ordre médiatique. Ses analyses pointues, surtout en ce qui concerne les nouveaux modes de censure et l’invasion du narratif dans notre quotidien, dépeignent une société orwellienne, dans laquelle l’art a été remplacé par la culture qui est en train de devenir un pur spectacle. L’atout de Salmon est de synthétiser ces évolutions, de les faire rentrer dans un discours cohérent. Le problème de son recueil est son fatalisme – en adhérant aux conclusions de l’auteur, toute personne honnêtement intéressée par l’art devrait plier bagages. Alors qu’une critique devrait aussi montrer les échappatoires possibles à notre situation.
-
Die neuesten Artikel
Newsletter
woxx Podcasts