Le calendrier pour un accord climatique mondial n’est pas suffisant pour limiter le réchauffement global en dessous de deux degrés.
Le sommet sur le climat s’est achevé tard dans la nuit de dimanche en Afrique du Sud et plus que jamais la montagne a accouché d’une souris. Les décideurs réunis autour de la table ont visiblement accordé plus de crédit aux industries polluantes, comme ArcelorMittal, qu’à ceux qui paieront le réchauffement planétaire au prix fort.
Que retenir de Durban ? Les États-Unis ont joué un rôle dévastateur dans le processus en insérant une clause qui permettra de rendre le prochain accord planétaire non contraignant. Si cette faiblesse dans l’accord devait être exploitée, on peut alors s’attendre à un véritable désastre. L’accord prévu devrait entrer en vigueur à partir de 2020, ce qui ne permettra pas de renforcer l’intensité des réductions de CO2 indispensables pour le climat.
Tout sauf ambitieux, contraignant et solidaire.
Une telle fouille de route pour un accord climatique futur n’est absolument pas suffisante pour nous prémunir des conséquences les plus dramatiques du changement climatique.
On se souvient qu’une des principales revendications de Greenpeace et de l’ensemble du mouvement environnemental était d’obtenir un accord ambitieux, contraignant et solidaire. Malgré une mobilisation permanente pendant les deux semaines du sommet, on en est loin.
Ce qui a été décidé ne nous permettra pas de maintenir l’augmentation des températures planétaires sous le seuil des 2° C, seuil préconisé par les scientifiques. Avec ces décisions, nous continuerons à gérer une situation où le réchauffement sera probablement de quatre à six degrés. Or un réchauffement moyen de deux degrés au niveau mondial signifierait déjà pour beaucoup de pays en Afrique quatre degrés ou plus de réchauffement.
Face à un tel désastre, il faut se rappeler la responsabilité historique des pays industrialisés qui ont injecté dans l’atmosphère des quantités astronomiques de CO2. Et surtout garder à l’esprit que les pays les plus pauvres de la planète paient – ou paieront – le plus lourd tribut au dérèglement climatique. C’est pourquoi Greenpeace a manifesté en brandissant la bannière Listen to the people not to the polluters. On en est malheureusement loin. Durban montre que ce sont les pollueurs qui ont gagné.