(lc) – La publication d’un nouveau roman de Thomas Pynchon est toujours un événement majeur. Cela a plusieurs bonnes raisons: l’anonymité notoire de l’auteur – qui ne donne presque jamais d’interviews et dont on ne possède aucune photo authentifiée (il est même devenu un personnage des « Simpsons » – avec un sac en carton sur la tête). Et puis la rareté et la qualité de ses écrits. Lire du Pynchon procure toujours un plaisir inouï, tant son style éthéré invite au voyage. Pynchon réussit à téléscoper autant de matière dans deux pages que d’autres auteurs étalent sur des centaines de feuilles. Autre point intéressant : même s’il ne s’est jamais exprimé sur la politique actuelle, ses romans jouent souvent dans les milieux de gauche américains, qu’il décrit avec affection. De ce point de vue « Bleeding Edge » ne diffère pas trop de son prédecesseur « Inherent Vice ». Mais c’est bien la seule chose qu’ils ont en commun. Alors qu’« Inherent Vice » jouait dans les milieux hippies désenchantés de Californie, « Bleeding Edge » nous plonge dans le monde des « geeks » et des « hackers » new-yorkais, au lendemain de l’explosion de la bulle internet en 2000 et juste avant le 11 septembre – dans un contexte de gentrification urbaine (un des thèmes clés de Pynchon) et de désespoir général. L’héroïne est une détective privée, Maxine Tarnow, qui à partir d’une affaire apparemment anodine révèle une conspiration trop grande pour elle. Une méchante firme avec de multiples contacts avec l’armée et le Mossad, et même en Arabie Saoudite, un agent secret probablement tueur en série et une première version de « Second Life », située dans le web profond, pimentent cette belle montagne russe littéraire – malheureusemt pas encore traduite en français.
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