Urbanisme : Grandeur nature

En l’espace d’un été, le parc de Merl est devenu le jardin d’une population jeune et urbaine.

Vue nord du pavillon de Merl (Photo : privée)

Nul doute, il y a des jours d’hiver où le parc de Merl, avec ses bassins d’eau en béton de bunker allemand, peut faire monter en vous comme un goût de résignation. Vous marchez le long du plan d’eau et vous réalisez que les structures en béton sont les mêmes que celles qui ornent l’entrée du Conservatoire de musique non loin de là et les abords d’un quai de bus du forum Geesseknäppchen adjacent. Et cette pensée seule fera peut-être surgir en vous une lassitude qu’aussitôt vous attribuerez à votre traumatisme scolaire, dont à vos yeux les sculptures étranges qui ornent ce parc ne font qu’illustrer les ravages. mehr lesen / lire plus

Antisémitisme: 13 cas en 2017

L’antisémitisme ne s’arrête pas aux frontières : Au Luxembourg également, la haine des Juifs n’a pas disparu du paysage, même si la plupart du temps elle ne se manifeste pas au grand jour et que les actes de haine n’entraînent pas la violence qui les caractérisent ailleurs. L’antisémitisme a-t-il pourtant augmenté au cours des dernières années, comme cela a été le cas dans les pays voisins, en France et en Allemagne ? Un groupe de travail « Recherche et Information sur l’Antisémitisme au Luxembourg » (RIAL) vient de publier un premier rapport. En tout, il a identifié 13 cas en 2017, dont trois donnent particulièrement à penser. mehr lesen / lire plus

Histoire 
: Le nœud gordien


L’autobiographie de Ruth Troeller, première épouse de Gordian Troeller, révèle les liens profonds qui l’unissaient au grand reporter.

Avec son fils Gordian Jr. (coll. privée)

Il y a des phrases que devant une certaine catégorie d’individus, on ferait probablement mieux de ne jamais prononcer. « Séparons-nous pendant trois mois » en est une. Et pourtant c’est ce qu’a cru nécessaire de faire à un moment de sa vie la première épouse de Gordian Troeller. « Mon journal de cette année-là contient toute une série de reproches envers moi-même », confie Ruth Troeller dans sa passionnante autobiographie « Living on a Bridge », rédigée en 2013 avec l’aide d’un ami et conservée à la bibliothèque de l’université Stanford, avec des dizaines de carnets allant des années 1930 à 2009. mehr lesen / lire plus

Justice: Transfèrement de détenus

La loi du 28 février 2011 a introduit le principe de reconnaissance de peines carcérales exécutées dans un autre État membre de l’UE. Le transfèrement de détenus vers leur pays de résidence permet ainsi de faciliter la « réhabilitation » et la « resocialisation » des détenus, estime le ministre de la justice, Félix Braz en réponse à une question parlementaire du député CSV Léon Gloden. En effet, environ 40% de la population carcérale au Luxembourg est non-résidente. Entre 2015 et 2018, vingt condamné-e-s ont effectué leur peine à l’étranger. Un transfèrement « sans consentement » n’est légal en UE que dans trois cas : lorsque le pays d’origine du détenu exige l’exécution de la peine dans le pays de condamnation, sur demande du pays vers lequel le condamné sera expulsé ou si le détenu est en cavale. mehr lesen / lire plus

Cour de justice de l’Union européenne : Le droit d’auteur prime

Une œuvre photographique publiée sur internet peut-elle être réutilisée sans autorisation préalable de son auteur ? Les juges européens ont tranché.

Source : Pixabay

Dirk Renkhoff est photographe et avait en cette qualité autorisé un site de voyages à illustrer sa page de l’une de ses photographies. L’élève d’un établissement d’enseignement secondaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a ensuite réutilisé la même photo après téléchargement pour un exposé, publié plus tard sur le site du lycée. Devant les juridictions allemandes, Dirk Renkhoff a donc engagé une action contre l’établissement dans le but d’interdire la réutilisation de l’image sur son site. Il a également réclamé la somme de 400 euros de dommages et intérêts. mehr lesen / lire plus

Histoire : Ruth Troeller célèbre ses 100 ans aujourd’hui

Elle était réfugiée juive, lui allait devenir grand reporter. Ensemble ils ont vécu la guerre. Le woxx a retrouvé la première épouse de Gordian Troeller.

Ruth Troeller et son biographe Stephen Murray Kiernan, ce 7 août (source : Facebook)

« La ville entière semblait en attente et presque murmurer : allons-y, commençons ! tant l’attente était insupportable » : c’est ainsi que Ruth Troeller décrit l’atmosphère à Luxembourg dans les jours précédant l’Occupation qui, pour elle, sont avant tout liés à une histoire d’amour, et qui dure toujours.

Née Kahn, Ruth était la fille d’un couple de Juifs allemands réfugiés au Luxembourg depuis quelques années, et l’homme qu’elle a aimé contré la volonté de ses parents s’appelait Gordian Troeller, le futur grand reporter luxembourgeois, auteurs d’innombrables films documentaires et lauréat de l’Adolf-Grimme-Preis. mehr lesen / lire plus

Psychiatrie
 : Vies gâchées


La schizophrénie reste une maladie peu connue au Luxembourg et sa prise en charge laisse à désirer. Une association de proches compte changer la donne.

60 % des personnes atteintes de schizophrénie ne reconnaissent pas leur maladie. Environ 10 % des psychotiques se suicident. (Tableau : Vincent Van Gogh – « Champ de blé aux corbeaux », 1890 – Google Art Project)

Quand Mady Juchem prend la parole, la vie ressemble à ce qu’elle devrait être : une attention constante à l’autre, à soi, un bout de chemin parcouru ensemble. Debout devant une douzaine de proches de schizophrènes, elle évoque l’histoire de son fils, en traitement depuis sept ans, ainsi que les bienfaits du programme Profamille, mis au point au Canada il y a plus de vingt ans. mehr lesen / lire plus

Femen : Mort d’une cofondatrice

Le corps d’Oksana Chatchko, principale inspiratrice du mouvement féministe, a été retrouvé sans vie dans son appartement parisien.

Le 2 mars 2015, Oksana Chatchko était l’invitée du Luxembourg City Film Festival pour la présentation du film « I Am Femen ». (Source : Facebook)

Elle avait quitté le mouvement Femen, dont elle était la cofondatrice, pour s’adonner à la peinture. Mardi, la police française a découvert le corps sans vie d’Oksana Chatchko, née en Ukraine en 1987 et réfugiée en France depuis 2013.

En 2009, lors d’une manifestation en faveur des droits des étudiantes ukrainiennes et contre les réseaux de prostitution, Oksana Chatchko prit l’initiative de dénuder sa poitrine – une méthode reprise par la suite et que la militante féministe a expliquée comme une façon de reprendre le contrôle de son corps et de sa sexualité, dans une société qui en prive les femmes. mehr lesen / lire plus

Législation : Le droit à la déconnexion

Une pétition alerte sur le risque d’épuisement professionnel lié à l’hyperconnectivité.

(Source image : pexels)

La présence des smartphones dans nos vies, le fait d’être joignables constamment à travers différents canaux (par appel, texto, mail ou réseaux sociaux) ainsi que le degré d’interconnectivité qui caractérise nos relations font que les frontières, par exemple, entre vie privée et vie professionnelle se brouillent. À tel point que les limites dans lesquelles se déroule notre vie ne sont plus respectées, soit parce que quelqu’un les enfreint, soit parce que nous-mêmes nous tolérons qu’elles soient repoussées. Dans le dernier cas, nous en portons la responsabilité ; dans le premier, c’est au législateur de faire en sorte que le temps passé hors ligne soit respecté. mehr lesen / lire plus

Logement : Une tendance anticulturelle

La question du logement nous met face à rien de moins que l’identité du Luxembourg et la forme du bien-vivre qu’il veut mettre en avant.

« The Naked City », Guy Debord

Le constat n’est pas nouveau : alors que le Luxembourg affiche une croissance enviable de près de 4 % par an et draine les salariés de toute la Grande Région, le logement abordable y fait cruellement défaut. Et loin de ne concerner qu’une poignée de gens indigents que la caste politique devrait tenir à l’œil, de peur qu’ils ne votent trop à droite, la question du logement touche au cœur même de nos projets de vie, à la manière dont d’abord nous voulons dépenser notre argent, mais aussi à ce qui pour nous, sur un plan intime, a réellement de l’importance. mehr lesen / lire plus

Psychiatrie : D’un tabou à l’autre

Une exposition virtuelle en ligne retrace l’histoire encore méconnue de la prise en charge des malades mentaux au Luxembourg.

Le « cimetière des fous » à Ditgesbaach

Malgré un ton parfois déplacé et un chapitre glauque consacré au pont Rouge, haut lieu de suicide, l’exposition virtuelle « Being Crazy in Luxembourg ? The History of Psychiatry in Luxembourg », réalisée par les étudiant-e-s en histoire de l’Uni, livre une première ébauche sur l’évolution de la prise en charge des malades mentaux au Luxembourg.

Des prisons et couvents du quartier du Grund, en passant par les initiatives privées ou parlementaires pour démystifier des troubles longtemps pris en charge par l’Église, jusqu’au Centre hospitalier neuro-psychiatrique (CHNP) d’Ettelbruck : ce qui frappe, c’est la persistance du tabou qui entoure la maladie mentale, ainsi que la volonté de rendre utile celui ou celle qui en est atteint. mehr lesen / lire plus

68er-Bewegung: „Im Gegensatz zu allem Bekannten“

Rodolphe Gasché, 80, ist emeritierter Professor für Comparative Literature an der State University of New York in Buffalo. 1964 war der gebürtige Luxemburger Mitbegründer der „Subversiven Aktion“, deren Berliner Ableger um Rudi Dutschke die Studentenrevolte anführen wird. Ein Gespräch.

Hat das Luxemburgische mittlerweile verlernt : Rodolphe Gasché, vergangene Woche in Berlin als Gast des Zentrums für Literatur- und Kulturforschung (ZFL). (Photo : privat)

woxx: Das Jahr 1968 jährt sich zum fünfzigsten Mal. Wie denken Sie an diese für Europa so wichtige Zeit der Infragestellung der Nachkriegsgesellschaft zurück? 


Rodolphe Gasché: Im April erinnerte mich eine Bekannte daran, dass am 11. des Monats vor nunmehr fünfzig Jahren das Attentat auf Rudi Dutschke in Berlin stattgefunden hatte. mehr lesen / lire plus

Mémoire juive
 : « Ruthy » et le cavalier solitaire

Shelomo Selinger, le sculpteur du monument aux victimes de la Shoah, a survécu à neuf camps de concentration et deux marches de la mort. Amnésique durant sept ans, il recouvre la mémoire en même temps qu’il rencontre l’art et sa future femme. Portrait d’un couple.

Shelomo et « Ruthy » Selinger, le 18 juin dernier à l’hôtel Cravat. (Photo: fb)

woxx : De quoi se souvenait l’homme que vous avez rencontré ? 


Ruth Selinger : Il disait qu’il avait été dans les camps de concentration, qu’il était né en Pologne, qu’il avait perdu sa famille et qu’il avait encore une sœur. mehr lesen / lire plus

Législation : Une « helpline » pour le luxembourgeois

Après la claque du référendum de 2015 et le succès phénoménal (14.500 signatures) d’une pétition réclamant de faire du luxembourgeois la première langue administrative, le gouvernement avait réagi en présentant un programme aussi vaste que flou. Mercredi dernier enfin, la Chambre des députés a adopté le projet de loi 7231 relatif à la promotion de la langue luxembourgeoise, qui prévoit notamment la mise en place d’un commissaire à la langue luxembourgeoise, la création d’un centre du luxembourgeois, l’inscription de la langue nationale dans la Constitution ou encore sa reconnaissance comme langue officielle au sein de l’UE. Le texte de loi entend ainsi renforcer le statut, les normes et l’étude du luxembourgeois, enseigné aussi bien dans les garderies qu’en cycle 1 et à travers des cours d’option d’orthographe, de culture luxembourgeoise ou encore d’écriture créative au lycée. mehr lesen / lire plus

Spoliation des Juifs : Volés et intimidés ?

Seuls les Juifs luxembourgeois avaient bénéficié de réparations au lendemain de la guerre. Les revendications des immigrants juifs des années 1920 et 1930 auraient été étouffées dans l’œuf.

Marc Baum, député Déi Lénk

En réaction à la lettre ouverte, début juin, d’une descendante de Juifs polonais, réfugiés au Luxembourg avant la guerre, « résidents et contribuables », mais exclus de toute forme de réparation au lendemain de la guerre, Déi Lénk vient d’adresser une question parlementaire au gouvernement concernant la spoliation, le dédommagement et le harcèlement des Juifs non luxembourgeois « avant et après l’occupation nazie ».

Tout au long des années 1920 et 1930, le Luxembourg a été une terre d’accueil pour de nombreux Juifs, souvent polonais, fuyant l’antisémitisme et les pogroms dans leur pays d’origine. mehr lesen / lire plus

Croix-Rouge : Une refondation de la politique migratoire

Dans une tribune libre, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’organisation caritative appelle à un « réveil des consciences ».

(pixabay)

Hier, la Croix-Rouge luxembourgeoise, présidée par la grande-duchesse Maria Teresa, a publié une tribune libre, cosignée par Michel Simonis, directeur général, dans laquelle l’organisation caritative expose « quelques idées simples » pour aborder le phénomène complexe de la migration.

Cette tribune intervient alors que l’Europe est encore sous le choc de l’affaire « Aquarius », ce bateau de réfugiés que l’Italie de Matteo Salvini n’a pas laissé accoster dans un de ses ports. Mais comme le note la Croix-Rouge, « dans tous nos pays, ces questions sont parfois exacerbées par des débats où se confrontent toutes les passions et toutes les postures idéologiques ». mehr lesen / lire plus

Shelomo Selinger : « J’ai pu faire mon kaddish » (1/2)

Le woxx a rencontré le sculpteur franco-israélien en marge de l’inauguration de son mémorial de la Shoah, dimanche dernier. Première approche – en mots-clés – avant notre portrait Shelomo et « Ruthy » Selinger.

Shelomo Selinger, le 17 juin dernier lors de l’inauguration de son monument aux victimes de la Shoah (SIP)

Luxembourg

« Une ville magnifique que je découvre. Elle est tellement belle que je suis vraiment heureux d’avoir pu contribuer encore un peu à sa beauté à travers ma sculpture, que j’ai eu le privilège de déposer ici. »

Lumière

« Au départ, on m’avait proposé de poser la sculpture sous les arbres. mehr lesen / lire plus

Mémorial de la Shoah : RTL épinglé

À la veille de l’inauguration du monument aux victimes de la Shoah, le 17 juin dernier, rtl.lu avait publié sur son site un article intitulé « Um neie Shoa-Monument feelen en Accent an e Komma ». Se référant à l’inscription en luxembourgeois sur le monument en question (« Kaddisch fir d’Judde vu Lëtzebuerg dei vun den Nazien ëmbruecht goufen. 1940-1945 »), la correction de l’auteur disait « … vu Lëtzebuerg, déi vun… ». Dans une première version, l’article faisait d’ailleurs le lien avec l’épisode des trois erreurs sur les nouveaux tricots de l’équipe nationale de football. Concernant la sculpture de Shelomo Selinger, l’auteur ajoute : « Als Erklärung krute mer gesot, de Kënschtler selwer hätt den Text esou konzipéiert an a sengem Versteesdemech wiere Komma an Accent am Interessi vun der artistescher Wierkung net essentiel.  mehr lesen / lire plus

Communauté juive
 : Vivre


Ce dimanche sera inauguré le monument aux victimes de la Shoah. Or qu’en est-il de la vie juive au Luxembourg ?

La rue des Rosiers dans le quartier du Marais. (Photo : Wikimedia Commons)

Que le Luxembourg, dans son calendrier des commémorations nationales, réserve une place au sort de ses concitoyens juifs durant la Seconde Guerre mondiale est une chose. Qu’il ait mis plus de 75 ans à le faire en est une autre. L’Holocauste est aujourd’hui enseigné dès l’école primaire et ces dernières années, le gouvernement a multiplié les signes envers une communauté qui jusque-là n’avait compté pour rien.

L’inauguration d’un monument national de la Shoah, ce dimanche, marque un pic temporaire dans le processus de « réconciliation nationale », engagé en septembre 2012, quand le gouvernement Juncker céda aux pressions pour charger une équipe d’historiens d’examiner la période d’occupation et l’attitude des autorités luxembourgeoises envers la population juive. mehr lesen / lire plus

Mai 68 : un enseignement pour tous ?

La deuxième table ronde organisée en partenariat avec la radio 100,7 a réuni l’historien et homme politique Ben Fayot, Guy Linster, ancien secrétaire d’État à l’Éducation et Robert Bohnert, ancien directeur du lycée classique de Diekirch.

De g. à dr. : Ben Fayot, Guy Linster 
et Robert Bohnert. (Photos : Pia Oppel)

woxx: Ben Fayot, actuellement vos recherches se concentrent sur le développement du système éducatif dans l’après-guerre. Le CSV a longtemps dominé le ministère de l’Éducation. Jusqu’à empêcher certaines réformes ?


Ben Fayot : La guerre avait marqué une césure et les jeunes gens qui sont apparus dans les écoles et commençaient à vivre leur vie l’avaient tous connue et voulaient l’oublier. mehr lesen / lire plus