L’exposition « Le lieu céleste. Les Étrusques et leurs dieux » raconte l’histoire fascinante d’un lieu de vénération étrusque qui a traversé les âges et les religions.
Les Étrusques restent un peuple mystérieux. Habitants de l’Italie en même temps que les Romains, ils étaient considérés, jusqu’à ce que Rome les avale définitivement, comme un des peuples ayant façonné l’Antiquité. Pourtant, on en sait relativement peu sur eux : leur langue n’étant pas d’origine indo-européenne, difficile de déchiffrer les rares documents qui sont parvenus jusqu’à nous – malgré le fait qu’ils aient adopté l’alphabet grec. L’hypothèse en cours est qu’il s’agirait bien d’une langue utilisée sur le pourtour méditerranéen avant l’avènement de l’indo-européen.
C’est pourquoi la question de leur origine divisa longtemps la communauté scientifique. Ce n’est qu’en 1947, avec le travail de Massimo Pallottino – considéré comme le fondateur de l’étruscologie moderne –, que le consensus fut trouvé : les Étrusques étaient le produit de migrations diverses allant jusqu’à l’Orient et s’étaient mélangés aux cultures locales dès l’âge de bronze, duquel datent leurs premiers vestiges. Même si les conflits avec Rome étaient fréquents, les échanges culturels entre les deux civilisations sont indéniables. La grande différence étant que les Étrusques ne se sont jamais organisés en tant qu’État-nation, mais en confédération de plusieurs villes libres.
L’exposition au Musée national d’histoire et d’art nous amène à Orvieto, une des plus vieilles villes étrusques d’Italie (qu’ils appelaient Velzna) et aussi le lieu de leur perte – la dernière bataille ayant eu lieu en 264 avant notre ère, scellant le destin de leur civilisation. Quand en 2000 des fouilles commencèrent près du lieu-dit Campo della Fiera au pied de la ville d’Orvieto, il apparut assez vite qu’il s’agissait du site sacré Fanum Voltumnae, décrit par de nombreuses sources antiques (dont Tite-Live) comme le sanctuaire commun aux villes étrusques – il était dédié à Veltha, le dieu suprême de la mythologie étrusque.
Les chercheuses et chercheurs ont ainsi pu mettre au jour pas moins de trois temples, de nombreux restes d’offrandes et une Via Sacra. Réservée à des processions, celle-ci n’était utilisée que très rarement, vu le peu de traces qu’elle présente plus de 2.000 ans plus tard. Les fouilles permirent de déterminer un peu plus les spécificités de cette énigmatique civilisation.
Ainsi, si l’esclavage était partie intégrante de la vie des Étrusques – en témoigne l’histoire d’une femme esclave libérée qui a remercié sa déesse –, il semble que le rôle de la femme était atypique, dans le sens où elle était regardée comme l’égale de l’homme, quoique assignée à quelques tâches qui restaient entièrement féminines, comme celle du tissage.
S’il ne reste plus grand-chose des poteries, vases et autres artéfacts, c’est aussi dû au fait que beaucoup d’entre eux furent détruits volontairement pendant des actes religieux pour les faire passer aux dieux vénérés en ces lieux. Outre les objets en terre cuite, les statuettes de bronze étaient une des spécialités pour lesquelles les Étrusques étaient connus bien au-delà de leur région d’habitation.
Un des grands plus de l’exposition « Le lieu céleste. Les Étrusques et leurs dieux » est de ne pas s’arrêter à l’époque étrusque, mais de montrer l’utilisation du site pendant les époques romaine et chrétienne, pendant lesquelles le Fanum Voltumnae resta un lieu spirituel avant de tomber en désuétude vers le 14e siècle. Cela fait de cette exposition une vraie exploration non seulement des Étrusques, mais de tout un pan de la civilisation occidentale.
Au MNHA jusqu’au 2 septembre.
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