La coalition paneuropéenne « Rentvolution – Homes for People, Not Profit » appelle à une manifestation pour le droit au logement dans une lettre ouverte.
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Nous sommes des gens ordinaires qui dépendons de notre travail pour vivre. D’où que nous venions, nous appelons l’Europe notre maison. Nous savons qu’une société doit faire des choix pour survivre à une crise. Nous savons également que cette crise n’est pas la dernière, car la crise climatique est toujours d’actualité et ses effets seront encore plus destructeurs. Nous savons aussi que les choix que fait une société révèlent qui détient le pouvoir sur nos vies. Avant la pandémie, 11,3 % de la population de l’UE vivait dans des conditions de logement précaires. Cinquante millions de ménages vivaient dans une situation de précarité énergétique et n’étaient donc pas préparés à faire face aux dangers du changement climatique.
Et pourtant, lorsque le virus a frappé, la première chose que nos gouvernements ont faite a été de sauver les grandes entreprises. Cela s’est fait en quelques jours. Les discussions sur un fonds de relance pour le reste de la société ont pris des mois, et cela ne va même pas empêcher des millions d’entre nous de perdre leur revenu. Cette perte a des conséquences directes. Alors que le pire scénario du 1 % le plus riche était de s’enrichir plus lentement qu’auparavant, ceux d’entre nous qui avaient perdu leur revenu risquaient de perdre l’accès aux nécessités de base telles que le logement.
Il y en a marre de leur droit au profit ! Nous ne voulons pas continuer avec cet ordre mondial où il y a assez d’argent pour que Jeff Bezos et Elon Musk deviennent plus riches que jamais, et pas assez d’argent pour assurer qu’il y ait une chose aussi essentielle qu’un toit au-dessus de chaque tête. C’est à cause d’eux que nous avons dû dégrader nos hôpitaux publics, c’est à cause d’eux que nous ne sommes pas prêts pour la crise climatique.
C’est pourquoi, lors de la Journée d’action pour le logement, le 27 mars 2021, la coalition européenne d’Action pour le droit au logement et à la ville, des collectifs, des mouvements, des voisins et des citoyens de toute l’Europe appellent à une manifestation paneuropéenne pour le droit au logement. C’est pourquoi nous – infirmières, caissières, camionneurs, barmans, travailleurs du secteur culturel et propriétaires de petits commerces, enseignants et fonctionnaires – choisissons de soutenir cet appel et de soutenir cette manifestation dans nos propres villes.
Puisque nous avons bien assez de logements vides sur ce continent pour chaque Européen menacé de devenir sans-abri et que la Banque centrale européenne peut dépenser jusqu’à 1.850 milliards d’euros pour acheter des actifs financiers à des investisseurs privés via son programme d’achat d’urgence en cas de pandémie, celle-ci devrait allouer des fonds suffisants pour un vaste programme public de rénovation de logements. Au lieu de renflouer ceux qui sont absurdement riches, nous devrions annuler la dette des ménages et des petites entreprises.
La seule raison pour laquelle nous ne le faisons pas est de protéger les intérêts du 1 % le plus riche. Encore une fois, en toute transparence, nous voulons dire : « Nous ne nous soucions pas de leurs intérêts. Nos logements sont plus importants que leurs profits. »
Nous nous engageons à nous organiser, à manifester, à occuper et à récupérer rue après rue, quartier après quartier et ville après ville jusqu’à ce que le logement soit effectivement un droit. Marchons le 27 mars 2021 !
Note de la rédaction : au Luxembourg, la manifestation aura lieu le 27 mars à 15h. Point de départ : la gare centrale de Luxembourg-ville. Plus d’informations sur wunnrecht.lu et sur woxx.lu.
