L’ONG espère que les députés seront « à la hauteur » lors du hearing organisé jeudi, à la demande du parti conservateur.
Le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » est un document de l’ONU qui doit être adopté par les États membres lors d’une conférence à Marrakech ces 10 et 11 décembre.
Jeudi, un hearing sera organisé à la Chambre des députés, dans le contexte de la déclaration du ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, à propos du pacte en question. Ceci à la suite d’une demande d’interpellation de Fernand Kartheiser (ADR).
Le député conservateur aimerait notamment interroger le gouvernement sur l’opportunité d’une adhésion du Luxembourg au Pacte mondial sur les migrations. Il fait savoir qu’il attend également des réponses sur le caractère juridique dudit pacte, la question de la souveraineté, le rôle de la Chambre, la transpositions de certaines dispositions au Luxembourg, les problématiques soulevées au sujet du pacte par des pays comme l’Autriche, ainsi que sur la présentation de la migration et la liberté d’expression.
Une chance transformée en flop
Dans un communiqué l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) regrette que le hearing ait lieu seulement à quelques jours de la Conférence intergouvernementale de Marrakech, chargée d’adopter le texte, estimant qu’un sujet « aussi complexe et important, mériterait d’être débattu sur le fond et de manière sereine ». Comme c’est l’ADR qui a mis le débat sur l’agenda parlementaire, « la tournure de celui-ci risque d’être empreint de démagogie », selon l’ONG.
Début décembre, les États-Unis avaient annoncé « mettre fin à leur participation au Pacte mondial ». Décision qui aurait pu représenter une opportunité pour l’Union européenne de se montrer à la hauteur de ses responsabilités et des valeurs auxquelles elle se réfère, comme le rappelle l’Asti. Mais c’est l’inverse qui a eu lieu : à commencer par l’Autriche, qui a décidé de ne pas le signer, suivie bientôt de la Hongrie, de la Pologne, de la République Tchèque, de la Bulgarie et de l’Italie, comme le rappelle l’ONG dans un communiqué qui évoque « une chance transformée en flop par les opportunistes ».
Car contrairement à ce que répandraient les populistes, le pacte négocié, par ailleurs non contraignant pour les pays signataires aurait pour but de « contrer les migrations irrégulières et réduire le nombre de morts, combattre les passeurs et l’exploitation de migrants par des employeurs peu scrupuleux», rappelle l’Asti, qui exprime son souhait de voir les députés « être à la hauteur de la responsabilité que leur confère leur mandat ». Après tout, « donner la possibilité aux phantasmes xénophobes des populistes de se faire entendre, c’est leur offrir une plate-forme idéale pour diffuser leurs idées qui sèment la méfiance et la haine ».