Samsa Film: Portraits d’artistes

Pour la quatrième fois depuis ses débuts en 1995, „Samsa Film“ présente une nouvelle série de „Portraits d’artistes – L’artiste vu par le cinéaste“.

Le côté intéressant du projet „Portraits d’Artistes“ est bien celui de pouvoir découvrir des artistes travaillant au Luxembourg, de voir leur évolution ou de comprendre leur art, ainsi que la nature de leurs démarches. On y trouve des films de tout genre reflétant, entre autres, les personnalités des artistes à travers des portraits intimistes ou des films expérimentaux. La grande qualité de ces projections est qu’elles sont destinées à un large public, à qui elles font découvrir une multitude d’expressions artistiques, bien qu’elles soient plutôt spécifiques et qu’elles s’adressent également aux initiés. Grâce à la multiplicité des caractères artistiques, chacun y trouve son bonheur et, plus que des documentaires, ces séries sont devenues une „chronique de l’expression artistique au Grand-Duché de Luxembourg“.

La nouvelle série, comportant les histoires de six artistes, se caractérise par la liberté des expressions artistiques, mais également cinématographiques. On y retrouve aussi bien de la sculpture, de l’art conceptuel, de la vidéo, que de la peinture ou de la gravure. Ces séries sont également enrichies par le fait qu’il ne s’agit pas de simples documentaires sur les artistes, mais que chaque réalisateur pose un regard différent, personnel, sur l’artiste. De plus, ces courts métrages ont souvent eux-mêmes un statut artistique, au même titre que les oeuvres montrées.

Mélange de cultures
La réalisation de Katja Brauer débute la projection avec un portrait de Sally Arnold, artiste née en Afrique du Sud. Passée par la Belgique, l’Allemagne et l’Italie, elle évolue actuellement au Luxembourg. A travers ses oeuvres, elle exprime et mélange ces différentes cultures; elle allie, par exemple, les couleurs de l’Afrique aux techniques classiques de la sculpture du fer et de la peinture à l’huile. La vidéo montre ses „Cosmic Flowers“, grandes fleurs de fer colorées, à l’occasion de l'“Open 2002″ à Venise.

On découvre ensuite Simone Decker, artiste de renommée internationale, à travers l’oeil de Josée Hansen, dans une vidéo plutôt rythmée. Le travail de Simone Decker s’attarde essentiellement sur la question centrale de l’espace et comment s’y inscrire. Ce qu’elle recherche avant tout, c’est effacer les proportions de l’espace en déplaçant la réalité. Lorsqu’elle crée un espace, elle décide comment le spectateur va s’y déplacer. La photographie tient également un rôle important dans sa démarche. En effet, ses oeuvres sont souvent de très grande taille, comme la série de chewing-gum ou les rideaux dans les rues de Toulouse. Leur existence éphémère peut être figée par ses photographies.

Dans le documentaire de Christophe Wagner, on rencontre un artiste hétéroclite et très engagé: The’d Johanns. Son art se veut provocateur, contestataire, voire saugrenu. Pour ce faire, il emploie des techniques très variées: il peint, il sculpte, il photographie et il amasse, il recrée même des contextes à ses propres oeuvres. Il dit lui-même que ce qu’il exprime dans son travail „sort des tripes“.

Le film de Beryl Koltz est plus qu’un regroupement d’informations sur l’artiste, c’est une amusante représentation de l’univers „enchanté et désenchanté“ de Trixi Weis. Cette „chipoteuse professionnelle“ vit pour et par son identité d’artiste et va même jusqu’à vendre des rêves aux passants.

Quant à Dany Prum, filmée par Edie Laconi, on la retrouve dans son atelier, redécouvrant le plaisir de la peinture après avoir fait des détours dans sa carrière et s’être consacrée, ces dernières années, à l’art conceptuel et à la création de vidéos. Elle fait un travail „archéologique“ de la peinture en grattant les différentes couches ou mêle sa peinture avec celle de personnes qui ont joué un rôle important dans sa vie.

Enfin, Syrus Neshvad dresse un doux portrait de Soheila Knaff-Sanie, une artiste iranienne qui maîtrise parfaitement les techniques de la gravure. D’une part, elle utilise des textes existants qu’elle rend illisibles, de l’autre, elle construit un monde imaginaire d’après ses souvenirs de l’Iran.

Par ces six portraits, tous différents les uns des autres, les réalisateurs réussissent à sensibiliser les spectateurs, initiés ou non, à l’art contemporain, et c’est déjà une très bonne chose.

Céline Rietsch


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