TRANSPORTS: Semaine de l’immobilité

Tous les ans en septembre, des activités en faveur d’une mobilité sont lancées partout en Europe.
Tous les ans, le programme luxembourgeois déçoit un peu plus.

Evoquons d’abord ce que pourrait être la semaine de la mobilité. Expérimenter les changements de qualité de vie en l’absence de trafic motorisé, comme le suggère le site officiel européen www.mobilityweek. eu. Pour cela, on pourrait interdire certains quartiers à la circulation automobile, mobiliser un maximum de personnes à se rendre en ville „sans ma voiture“, et, bien sûr, mettre en place une offre de transports en commun performante, ne serait-ce que pour quelques jours. Avec, en plus, une campagne de sensibilisation massive plusieurs semaines à l’avance.

Revenons à ce qui est. Dix jours avant le démarrage de la semaine, le 15 septembre, rien de tout cela à l’horizon. Certes, le ministère a diffusé une brochure joliment illustrée, expliquant les avantages des transports publics et les détails de la nouvelle tarification. Mais rien sur d’éventuelles initiatives audacieuses pour faire de la semaine de la mobilité une expérience grandeur nature d’une nouvelle politique des transports. Une lecture attentive révèle que le document en question a été confectionné à la va-vite: les adresses internet qu’il contient sont en partie périmées. Cela ne fait pourtant aucune différence, car ni les sites gouvernementaux, ni ceux des ONG ne contiennent pour le moment la moindre information sur le déroulement de la semaine.

Ce n’est pas nouveau. Dès 1999, la question de la participation du Luxembourg à l’initiative „En ville sans ma voiture“, lancée l’année précédente par la ministre de l’environnement française Dominique Voynet s’est posée. Pour expliquer l’ampleur modeste, entre 2000 et 2003, des journées sans voiture, puis des semaines européennes de la mobilité, le secrétaire d’Etat à l’environnement de l’époque, Eugène Berger, mettait en avant les multiples difficultés auxquelles il faisait face: absence d’enthousiasme du côté des communes, violente opposition de la part du lobby commerçant de la capitale, manque de moyens du côté des offres alternatives, le ministère des transports étant aux mains de Henri Grethen. Or, en 2004, les ministères de l’environnement et des transports ont été associés sous la houlette de Lucien Lux. Pourtant depuis, la manière dont ont été organisées les semaines de la mobilité, fait apparaî tre l’époque Berger comme un âge d’or de la mobilité alternative. Le ministre Lux, à défaut de pouvoir renvoyer la balle à un collègue, la renvoie aux communes.

Parlons-en, des communes. Parmi les quatre grandes, seule Esch propose pour le moment des activités, de sensibilisation pour la plupart, mais avec une action „au travail autrement“ le mardi 18. Dans les deux autres grandes communes où les Verts ont des échevin-e-s, Luxembourg et Differdange, c’est silence radio. Enfin à Dudelange, dont le maire Alex Bodry est un ancien ministre de l’environnement, l’administration prépare fiévreusement pour le 20 septembre … l’ouverture de la saison du marché place de l’hôtel de ville, avec café et croissants.

Il reste que la responsabilité d’insuffler une dynamique à cette semaine de la mobilité revient au ministre de l’environnement. La déception en cette année 2007 est d’autant plus amère que Lux a multiplié les envolées rhétoriques: le changement climatique serait le défi du 21e siècle, il faudrait concevoir un type de mobilité moins émetteur de CO2, et après la prise de conscience, il serait temps de se bouger enfin. Mais à en juger d’après le programme du 15 au 23 septembre, le ministre continue à faire du sur-place.


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