Grand fut l’émoi dans les rubriques locales des quotidiens nationaux lorsqu’ils proclamèrent cette semaine que la procession dansante d’Echternach a finalement trouvé sa place parmi le patrimoine immatériel de l’humanité classifié par l’Unesco au cours d’une réunion du « Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel », à Nairobi au Kenya. Ce ne sont donc pas le Quetschekraut, ni le Mouselsbéier qui font de notre patrie quelque chose d’unique au monde, mais une procession religieuse datant du Moyen-Âge. Outre la Sprangprozessioun, 46 autres particularités nationales ont été sacrées : la soierie chinoise, la bouffe française, les fêtes foraines belges, des tournois croates ou encore les tapis iraniens. Certes, savoir qu’une tradition figure désormais dans un registre mondial et est respectée internationalement est une bonne chose, car cela évite à notre chère procession de disparaître, mais une telle sacralisation possède aussi des désavantages. Car pour rester pure, la procession et les rituels qui l’entourent sont désormais immuables. Alors que la tradition s’est établie au courant des siècles et a changé de forme et de signification plusieurs fois. Donc : tradition sauvée égale tradition tuée ?
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