Depuis ce lundi, l’hôtel de ville à Luxembourg invite à voir une exposition sur le droit de vote des femmes. Une affaire opportune dans le contexte pré-électoral: les listes pour les élections communales sont presque complètes, le combat politique a commencé et le vote des candidats aura bientôt lieu. Comme chaque année, peu de femmes ont présenté leur candidature. La mission symbolique de la nouvelle exposition est de les encourager pour s’engager politiquement. Elle a aussi l’objectif de sensibiliser les hommes pour l’importance de l’implication féminine dans les charges politiques. Pourtant, l’exposition a avant tout une fonction didactique : elle documente le rôle politique des femmes dans l’histoire de différents pays européens.
Les femmes de toutes les nationalités ont dû se battre pour acquérir le droit de vote et l’égalité politique dans leur pays. Elles se sont rassemblées pour des démonstrations et ont organisé des pétitions. Les pays scandinaves étaient les premiers à permettre la participation féminine dans la politique. La population y était déjà homogène : les femmes jouaient un rôle très important dans l’agriculture en travaillant avec les hommes. Ainsi, les Finlandaises votaient aux élections en 1906. Toutefois, le combat au Portugal et en Espagne pour la liberté politique semblait longtemps en vain. Le régime fasciste de Francisco Franco étouffait tout esprit féministe. Le droit de vote des femmes n’y devenait une réalité que dans les années 70. Le Liechtenstein était le dernier endroit où les femmes n’atteignaient l’égalité politique, en 1984.
A la fin du 18e siècle, la Pologne était occupée par la Prusse, l’Autriche et la Russie. Les hommes pouvaient se présenter aux élections et aussi y voter. De leur côté, les femmes formaient des groupes comme opposition aux Etats occupants, mais aussi pour lutter pour l’émancipation féminine. De plus en plus de femmes faisaient des études à l’université. Maria Sklodowska-Curie, par exemple, les absolvait à Paris et en 1911, elle obtenait même le prix Nobel de chimie. En 1917, les femmes organisaient un congrès important à Varsovie. Après de longs débats, le maréchal Pilsudski leur accordait enfin le droit de vote.
Au Portugal, la première femme votait déjà en 1911. Caroline Beatriz Angelo n’avait eu ni le droit à la citoyenneté ni celui de la participation politique. Pourtant, elle avait ingénieusement contourné les règlements : la loi sur le droit de vote affirmait que tout citoyen ayant plus de 21 ans, étant le chef de famille et savant écrire et lire, pouvait voter. Beatriz Angelo était médecin, mère et veuve. La loi a ensuite été modifiée. En 1979, Marie de Lourdes Pintasilgo a été élue premier ministre au Portugal.
En Grande-Bretagne, c’étaient les ouvrières qui intervenaient en faveur de leur droit de vote et qui aspiraient à une reconnaissance politique. Quelques manifestantes détruisaient des vitres et déclenchaient des incendies. Le gouvernement réagissait avec des arrestations. Une grève de la faim suivait. La réponse de l’Etat était alors l’alimentation forcée. Pourtant, pendant la Première Guerre mondiale, les femmes manifestaient un fort sentiment de patriotisme. En récompense, on leur accordait ensuite le droit de vote.
En Suisse, les femmes devaient d’abord se plier au référendum qui s’opposait au droit de vote féminin. Seulement en 1971, après beaucoup de démonstrations, l’égalité juridique a été reconnue officiellement lors d’un deuxième référendum.
Au Luxembourg, l’émancipation féminine surgissait avec moins d’emphase. En 1917, les femmes socialistes s’engageaient pour les droits des femmes. Toutefois, leurs ambitions seraient récompensées seulement après la Première Guerre mondiale : Le parti de droite voulait maintenir la monarchie dans le pays. Afin d’y parvenir il concéda le vote aux femmes. A partir de 1919, les femmes pouvaient donc accéder aux affaires politiques. Marguerite Thomas-Clement, grande combattante pour les droits des femmes, était ainsi membre du conseil national jusqu’en 1931. Espérons qu’il y aura toujours des femmes courageuses qui suivent son exemple et qui s’engagent dans la vie politique.
« Mit Macht zur Wahl ? 100 Jahre Frauenwahlrecht in Europa », jusqu’au 16 septembre à l’hôtel de Ville sur la place de Guillaume II
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