« ilux. Identités au Luxembourg », la première exposition temporaire du tout nouveau musée de la forteresse nous parle de – oh, grande surprise ! – notre identité. Un thème tellement ressassé qu’on sent la fatigue des chercheurs qui ont dû la monter.
L’identité, c’est « in ». Tellement même que quand l’université de Luxembourg doit concevoir une telle exposition pour remplir la section des expositions temporaires du flambant neuf musée de la forteresse, ils l’appellent « ilux. Identités au Luxembourg », tout comme « iphone » ou « ipad ». Mais accoler un « i » ne suffit pas à rendre plus accessible ou plus comestible un thème qui par sa seule redondance est devenu d’un lourd quasi insupportable. En d’autres mots, plus d’une fois au cours de ces dernières années, votre humble serviteur s’est dit dans sa tête : « Si j’entends encore une seule fois le mot `identité‘, je sors mon revolver ! ».
Et voilà que bien sûr, cela doit être le thème principal de cette première exposition temporaire, concoctée par une équipe de chercheurs de l’université du Luxembourg, composée de Sonja Kmec, Thomas Kolnberger, Sophie Neuenkirch, Pit Péporté et Gianna Thommes. Disons-le d’emblée et clairement : ce ne sont pas tellement les chercheurs qui sont responsables du ras-le-bol qui se cache derrière ces lignes, mais la politique des sciences humaines pratiquée par l’université du Luxembourg. Car on sent bien qu’ils ont cherché à éviter tout discours fondateur d’une unité – voire identité – nationale, ainsi qu’une approche conservatrice de la question identitaire. Déjà le fait qu’« Identités » soit mis au pluriel indique que les concepteurs ont surtout voulu rendre compte de la complexité de la question.
L’exposition elle-même, qui est agencée comme un appartement lambda dans lequel le visiteur peut se balader et découvrir les différentes pièces thématiques, est avant tout didactique et interactive. Ainsi par exemple, la cuisine est dédiée aux langues parlées au grand-duché. Dans le salon, on se préoccupe des préjugés et ainsi de suite. C’est surtout dans cette dernière pièce qu’un élément de l’exposition fait montre d’un certain courage politique qu’il faut tout de même saluer ici. Le tapis noir peut être relevé et le visiteur peut y découvrir une explication assez critique sur le centre de rétention et la situation des demandeurs d’asile au Luxembourg, sur le thème : « Ce sont les gens qui restent cachés sous le tapis et qui ne font pas partie de la vision officielle de l’identité nationale ».
D’un point de vue qualitatif, l’exposition est bien faite. Concernant le contenu, on sent un peu la gêne des concepteurs, surtout parce qu’en sortant, vous n’avez toujours aucune idée de ce que c’est « l’identité ». Mais peut-être était-ce voulu.
« ilux – Identités au Luxembourg », encore jusqu’au 1er novembre.
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